Pour la présentation de son défilé printemps-été 2026, Giambattista Valli s’est inspiré des tableaux des peintres néerlandais, connus pour leur goût pour le réalisme et la nature. Une collection qui se fait véritable pont des arts, entre héritage et modernité.
Le minimalisme à la rencontre du maximaliste. Voilà ce qui pourrait décrire la dernière collection printemps-été 2026 de Giambattista Valli, présentée le 3 octobre dans le 9e arrondissement. La maison de mode, connue pour sa grâce et son raffinement a célébré la belle saison dans un dialogue entre l’ombre et la lumière. Chaque pièce devenant un véritable tableau vivant où la simplicité de gestes quotidiens compose avec l’opulence et l’étrange. Ainsi, des pantalons-jupes aux nuances pastel semblent comme portés par le vent tandis que des mini-robes piquées de fleurs s’apparentent à de véritables bouquets en mouvement. S’intéressant plus que jamais à la notion de contraste, Giambattista Valli questionne le volume, créé des chemises qui s’élargissent comme des bustiers qui se contractent, des jupes près du corps, comme des pantalons ballons. Le tout, selon un équilibre dont lui seul semble avoir le secret. Une collection qui puise son inspiration dans les œuvres des peintres néerlandais, connus pour leurs représentations réalistes de l’existence quotidienne.
Tandis qu’une longue robe fleurie quasi translucide prend vie grâce à la lumière cristalline de la pièce, une autre, plus courte, se fait le prolongement vivant d’une nature morte représentant un saladier rempli de cerises. La transparence, elle, est partout : enveloppant une mini-jupe bordeaux ou utilisée sur une mini-robe liberty à épaules bouffantes façon rococo. Loin d’être voluptueuse, elle est cette brillance fragile qui révèle la vulnérabilité de chaque modèle, de chaque pièce. Pour cette collection printemps-été 2026, Giambattista Valli célèbre une féminité gracile, mise à nu. L’idée d’une femme-enfant délicate mais ludique avant tout. La preuve : la palette chromatique du défilé passe de tons neutres plutôt clairs à des blocs vibrants. Songez à du corail, du lilas, du jaune moutarde ou encore du rouge carmin. Nuances généralement rappelées en touche color pop par un sac-fruit vitaminé aux allures de pomme ou de poire. La femme Giambattista Valli s’amuse, certes, mais n’a rien perdu de son âme d’enfant.
Giambattista Valli printemps-été 2026.
Christina Fragkou
Giambattista Valli printemps-été 2026.
Christina Fragkou
Giambattista Valli printemps-été 2026.
Christina Fragkou
L’ode à la féminité de la collection printemps-été 2026 de Giambattista Valli
La valse des fleurs
Apposées sur des robes et des jupes semi-transparentes, dans un charme brodé artisanal, peintes à la main sur une chemise immaculée minimaliste ou en version 3D sur des sandales plates, les fleurs sont omniprésentes. Symbole ultime de la féminité pour Giambattista Valli qui les utilise régulièrement dans ses collections, elles revêtent ici un aspect très réaliste. Chez les peintres néerlandais, dont le designer s’est largement inspiré pour cette collection printemps-été 2026, elles sont tantôt symboles de beauté, de vitalité mais aussi de chagrin.
Loin d’une simple recréation mimétique de la nature, elles sont un moyen d’insuffler un sens moral à une création. Pour ce défilé, on peut imaginer qu’elles sont un moyen d’exalter la beauté dans la simplicité, dans l’instant présent. Très légères, les pièces florales de Giambattista Valli voltigent au gré des démarches des mannequins et semblent ainsi respirer. Elles vivent par et pour elles-mêmes. Et ce, même si leur engouement n’est voué qu’à durer le temps d’une saison. L’ode de l’éphémère.
Giambattista Valli printemps-été 2026.
Christina Fragkou
Giambattista Valli printemps-été 2026.
Christina Fragkou
Des tableaux vivants
Le langage floral ne s’arrête pas puisqu’il est employé au travers des différentes tonalités choisies par le directeur artistique pour sa collection : « bleu pervenche, rose tulipe, rouge dahlia, vert menthe et jaune citron », autant d’éléments caractéristiques que l’on peut lire sous un post Instagram de la maison à propos de cette dernière collection. Des nuances encore une fois tirées des œuvres des peintres néerlandais qui s’appliquaient à ne reproduire que des couleurs existantes dans la nature.
Pont des arts, Giambattista Valli unissait dans cette collection la création picturale à la création stylistique en faisant de certaines silhouettes, de véritables tableaux vivants. Un ensemble sable composé d’une veste droite et d’un mini-short se pare par exemple d’un imprimé réaliste aux feuilles vertes mentholées et de papillons jaunes. Une mini-robe beige bustier paraît quant à elle se fondre dans le décor, mettant l’accent sur les fleurs rose pâle presque fanées et la pomme de pin qui ponctuent sa jupe. Devenue vêtement, la peinture abandonne ici son statut de nature morte pour vivre l’instant. Ultime référence ? Le fichu qu’arboraient certains mannequins du show, largement adoubé par les femmes au XVIIe siècle.
Giambattista Valli printemps-été 2026.
Christina Fragkou
La revanche de la jupe corolle
Longtemps mise à l’écart au profit de modèles plus courts et près du corps, la jupe corolle tient sa revanche dans la dernière collection printemps-été 2026 de Giambattista Valli. Apparue pour la première fois dans les années 1950, elle est reconnaissable à sa taille cintrée et à sa jupe évasée jusqu’aux genoux, formant un cercle lorsqu’elle est posée à plat.
Féminine à souhait, elle ajoute de la dimension à n’importe quelle tenue et s’ancre dans une esthétique néobourgeoise assumée. Ici, elle est une manière de varier les volumes et de renouer avec un archétype féminin plus conventionnel, redéfinissant les lignes d’une silhouette. Conjuguant héritage et modernité, Giambattista Valli dote cet ultime classique de larges poches, la rendant pratique pour un usage quotidien.
Giambattista Valli printemps-été 2026.
Christina Fragkou
Giambattista Valli printemps-été 2026.
Christina Fragkou