Donald Trump a annoncé, ce dimanche 5 octobre, le début des licenciements dans les services fédéraux, liés au « shutdown ».

ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP

Donald Trump a annoncé, ce dimanche 5 octobre, le début des licenciements dans les services fédéraux, liés au « shutdown ».

ÉTATS-UNIS – Le président américain a mis ses menaces à exécution. Cinq jours après le début du 22e « shutdown » aux États-Unis, Donald Trump a annoncé, ce dimanche 5 octobre dans la soirée, le début des licenciements dans les services fédéraux.

« C’est en cours en ce moment même », a déclaré Donald Trump devant des journalistes à la Maison Blanche à propos de ces licenciements définitifs. Alors que le républicain prévoit des « milliers » de mises à pied, des centaines de milliers de fonctionnaires sont, en parallèle, au chômage technique.

Le conflit entre démocrates et républicains au sujet de ce blocage budgétaire, qui a commencé le 1er octobre, ne montre aucun signe d’apaisement et Donald Trump a de nouveau blâmé les démocrates dimanche.

Pas touche aux salaires des militaires

« Tout ça, c’est la faute des démocrates. Les démocrates provoquent la perte de beaucoup d’emplois », a ainsi décrété le président américain devant les journalistes, avant de brutalement changer de sujet pour inaugurer une nouvelle galerie de portraits présidentiels aux encadrements dorés.

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Donald Trump menace aussi de supprimer des agences fédérales, qu’il qualifie d’« ARNAQUE politique ». « Je n’arrive pas à croire que les démocrates extrémistes de gauche m’ont donné cette opportunité sans précédent », s’était-il réjoui jeudi à ce propos.

Ce dimanche, le locataire de la Maison Blanche a en revanche voulu rassurer les soldats de la Marine, lors de la cérémonie du 250e anniversaire de la Navy : « Je veux que vous sachiez que malgré la paralysie budgétaire actuelle provoquée par les démocrates, nous verserons jusqu’au dernier centime à nos militaires. Ne vous inquiétez pas. »

Dans l’impasse

Au-delà des menaces, la majorité présidentielle espère qu’un nombre suffisant de sénateurs démocrates finira par céder et voter en faveur du texte budgétaire républicain.

Mais aucune discussion n’a eu lieu entre les principaux dirigeants du Congrès depuis leur réunion infructueuse lundi dernier à la Maison Blanche, selon un haut responsable démocrate. Son camp refuse de céder sur la question cruciale des subventions à l’assurance santé.

Le chef de la majorité républicaine au Sénat, John Thune, a reconnu que les deux camps se trouvaient toujours « dans l’impasse » et laissé entendre que davantage de travailleurs américains allaient en payer le prix. « Cela va devenir gênant », a-t-il sous-entendu sur Fox News, tout en confirmant que des discussions en coulisses se poursuivaient sur une possible prolongation des subventions à l’« Obamacare », le programme d’assurance santé pour les classes populaires.

Combien de temps le blocage, inédit depuis sept ans, peut-il se prolonger ? « Aussi longtemps que les démocrates le voudront », a répondu John Thune.

«  Augmentation spectaculaire » des coûts pour la santé

En mars, lorsqu’une menace de « shutdown » planait déjà, les démocrates avaient cédé les premiers, une minorité d’entre eux acceptant de voter une résolution républicaine maintenant ces subventions pour six mois seulement.

« Si les républicains continuent de refuser de prolonger les aides fiscales » de l’Obamacare, « des dizaines de millions de contribuables vont subir une augmentation spectaculaire » des coûts pour leur santé, a déclaré sur NBC Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants.

Ces périodes de blocage fédéral sont très impopulaires parmi les Américains. 80 % des personnes interrogées se sont dites très ou plutôt préoccupées par l’impact sur l’économie, selon un sondage YouGov mené sur un panel représentatif d’environ 2 400 citoyens. Le précédent épisode, provoqué en décembre 2018 lors du premier mandat de Donald Trump, avait duré 35 jours et coûté environ 11 milliards de dollars à l’économie américaine, selon un rapport non-partisan du Congrès.