l’essentiel
Le roman Le secret de Jeanne de Sophie Astrabie éclaire trois générations de femmes confrontées à l’amour, la maternité et l’ombre de l’Occupation. Un puzzle narratif haletant, où chaque révélation bouleverse.
Trois destins entrelacés — la grand-mère Jeanne, la fille Nicole et la petite-fille Alexandra — sont relatés par l’autrice albigeoise, Sophie Astrabie. Un style fluide rend la lecture aisée et maintient le suspense jusqu’au bout. Le récit chronologique cède la place à des chapitres courts centrés sur les personnages, qui, au final, répondent à la question : quel secret Jeanne a-t-elle emporté dans sa tombe ?
Le savoir-faire d’une écrivaine donne naissance à une histoire captivante qui plonge dans l’histoire du XXe siècle finissant et du début du XXIe. On peut y suivre l’évolution de la condition féminine. En 1940, Jeanne tombe enceinte dès ses premiers rapports. Nicole a-t-elle enfin un enfant après une unique relation adultérine ? Alexandra résoudra l’énigme qui a conduit son père en prison.
Les rebondissements et les secrets ne manquent pas dans la famille dont on partage la vie. Le secret de Jeanne, dévoilé à la toute fin du livre, nous ramène à son premier amour et à l’occupation allemande. La petite gardienne d’oies, montée à Paris, inspire un artiste qui se révèle un véritable salaud.
Le livre est un puzzle dont le lecteur assemble les pièces pour en tirer sa propre conclusion. Une construction qui implique activement le lecteur. On comprend que les livres de Sophie Astrabie aient du succès, hors de son Tarn natal, où elle garde un fan-club qui ne veut pas la lâcher.
Sophie Astrabie, Le secret de Jeanne, Flammarion, 2025, 383 pages, 21 euros