Le préfet des Bouches-du-Rhône a notifié ce lundi au lieu de culte son arrêté de fermeture. Comme annoncé, la mosquée va contester devant le tribunal administratif et déposer mardi un recours en référé-liberté.

Le bras de fer judiciaire est imminent. Ce lundi, le préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc, a officiellement notifié à la mosquée des Bleuets, située dans les quartiers nord de Marseille (13e arrondissement), un arrêté de fermeture, a appris Le Figaro auprès des avocats de la mosquée. «En conséquence, nous allons déposer un recours devant le tribunal administratif de Marseille», annonce au Figaro Me Sefen Guez Guez, l’avocat de la mosquée déjà menacée de fermeture l’an dernier. Ce recours en référé-liberté devrait être examiné jeudi, selon cette même source.

Cette menace de fermeture avait d’abord pris la forme d’une lettre que Le Figaro s’est procurée. Dans ce courrier, le préfet rappelle notamment la condamnation de l’imam de la mosquée, Smaïn Bendjilali, pour apologie du terrorisme le 30 mai dernier, pour laquelle l’imam a fait appel. Contrairement aux réquisitions de l’accusation, le tribunal n’avait pas interdit l’imam d’exercer, de sorte qu’il avait repris les prêches dès l’après-midi de la décision de justice. Or, pour la préfecture, «la reprise effective» des fonctions d’imam au lendemain de la condamnation «constitue un élément majeur conduisant à devoir engager une nouvelle procédure contradictoire».


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Un «acharnement» pour l’avocat de la mosquée

Selon les autorités, des publications «appelant à la haine, à la violence ou à la discrimination», qui avaient déjà été pointées du doigt il y a un an, sont toujours en ligne. Pour elle, l’imam «poursuit sa défense d’une pratique radicale de l’islam, qui instaure un terreau propice à la commission d’actes violents». Le courrier mentionne aussi une plus récente publication Facebook, datant de mai, faisant référence à un ouvrage «prisé de la mouvance salafo-frériste», selon la préfecture.

«Alors que la France n’a plus de gouvernement, le préfet des Bouches-du-Rhône s’acharne sur la mosquée des Bleuets», tance Me Guez Guez. L’avocat a déjà contesté dans le passé une décision de Georges-François Leclerc, quand celui-ci, alors préfet du Nord, avait retiré le contrat d’association avec l’État au lycée musulman Averroès de Lille, en 2023. Finalement, le tribunal administratif lui avait donné tort, rétablissant en avril le contrat d’association.