“La vérité a triomphé ! […] Un grand pas pour la Tchéquie, une bonne nouvelle pour l’Europe.”
Viktor Orban
Premier ministre hongrois
Après le triomphe d’Andrej Babis aux élections tchèques, le Premier ministre magyar savoure la perspective d’un nouvel allié sur la scène continentale. Comme Orban, Babis critique le Pacte vert européen, celui sur la migration et l’asile et le soutien militaire à l’Ukraine. Par ailleurs, Orban, Babis et Herbert Kickl, chef de file du FPÖ autrichien, ont cofondé le 8 juillet 2024 le groupe national-populiste des Patriotes pour l’Europe, troisième force du Parlement européen.
“La voix des Patriotes pour l’Europe sera plus forte à Bruxelles et la coopération entre pays du V4 [le groupe de Visegrad, composé de la Hongrie, la Slovaquie, la Tchéquie et la Pologne, déchiré par la question ukrainienne] pourrait connaître un nouvel élan”, applaudit Origo, soutien de l’exécutif hongrois. “La victoire de Babis est aussi la nôtre”, salue le quotidien de droite Magyar Nemzet, évoquant une “importante occasion pour les patriotes européens”.
“Babis a cofondé les Patriotes avec la Fidesz et le FPÖ, mais [son parti] ANO est beaucoup plus modéré et bien moins anti-Bruxelles”, remarque 24.hu. “Il est peu probable que Babis s’oppose au soutien à l’Ukraine comme Orban et Fico”, enchaîne 444.hu, réfutant l’analogie entre le dirigeant hongrois et le politicien tchèque. Car “ceux qui le comparent à Orban oublient souvent son intérêt commercial d’entretenir de bonnes relations avec l’Union européenne”, souligne le site.
Babis “aura besoin d’un partenaire de coalition”, et “Bruxelles fera tout pour empêcher l’allié de Viktor Orban de constituer un gouvernement”, analyse le journal conservateur Magyar Hirlap. “Une éventuelle victoire de Babis rapprocherait la Tchéquie des tendances illibérales hongroises et slovaques, mais les freins institutionnels rendent pratiquement impossible un virage autoritaire similaire à celui pris par la Hongrie”, indiquait le tabloïd Blikk avant l’élection.