Ce n’était pas le couronnement de Charles III mais quand même. De nombreux dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier, étaient en tenue de soirée vendredi soir au Luxembourg. Pour l’avènement de Guillaume, qui a succédé à son père Henri à la tête du Grand-duché.
Un nouveau souverain ne prend pas ses fonctions chaque jour dans le monde… Mais il reste encore une quarantaine de monarchies dans le monde, très différentes. Petit tour de la planète avec 20 Minutes.
Des chefs symboliques
Pas besoin de partir très loin de la France pour trouver ce type de régimes. Le Royaume-Uni en est l’exemple le plus célèbre, avec un roi, Charles III, à la tête d’une monarchie constitutionnelle qui est parlementaire. Le pouvoir politique y est dévolu à un Premier ministre et le fils d’Elizabeth II ne possède donc qu’un rôle symbolique. Philippe en Belgique, Frederik X au Danemark, Felipe VI en Espagne, Harald V en Norvège, Willem-Alexander aux Pays-Bas ou encore Carl XVI Gustave en Suède ont à peu près les mêmes prérogatives (limitées). Sans oublier donc le dernier arrivé sur le continent, Guillaume, au Luxembourg.
Ailleurs, l’empereur du Japon Naruhito peut également entrer dans cette liste, tout comme le roi du Lesotho, Letsie III, ou le roi du Cambodge. Les trois possèdent avant tout un rôle protocolaire.
Des monarques absolus
Il faut se diriger vers l’Asie pour trouver des monarques avec les pouvoirs absolus. En Arabie saoudite, le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud dirige à la fois l’Etat et le gouvernement. En 2022, il a néanmoins nommé un Premier ministre à sa place : son… fils, le prince héritier Mohammed ben Salmane. Dans la région, Tamim ben Hamad Al Thani règne, lui, sans partage sur le Qatar, comme le Cheikh Mechal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah au Koweït, le sultan Haïtham ben Tariq à Oman, le roi Abdallah II en Jordanie ou encore Hamad II à Bahreïn. Aux Emirats arabes unis, c’est un peu plus complexe avec sept émirs pour autant d’émirats, mais un président de cet État fédéral, Mohammed ben Zayed Al Nahyane. Qui est officiellement élu tous les cinq ans mais a en réalité succédé à son père…
En Eswatini, le nouveau nom du Swaziland, pas de subtilités de ce type. Les partis politiques y sont interdits et Mswati III y est roi depuis presque quarante ans. Petite particularité, il n’était pas l’aîné de son père Sobhuza II mais son… 67e fils ! A Brunei, Hassanal Bolkiah bat lui des records de longévité. Il est le sultan du petit État situé sur l’île de Bornéo depuis 1967.
Dans un style différent, le prince Albert II est lui à la tête d’une cité-État, Monaco. Où il a un rôle prépondérant aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des… 2 km2 de la principauté. Soit cinq fois plus grand que le Vatican, où le Pape a autorité.
Des royautés au pouvoir partagé
Dans ces pays, le monarque n’est officiellement pas seul maître à bord. Comme au Maroc, où le puissant roi Mohammed VI doit néanmoins composer avec un Parlement élu. En Thaïlande, Rama X est lui certes chef des armées mais les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire sont séparés. Un peu plus haut en Asie, le roi du Bhoutan Jigme Khesar Wangchuck est également à la tête d’une monarchie constitutionnelle, tout comme Tupou VI aux îles Tonga. En Malaisie, le roi Ibrahim Ismail a lui la singularité d’avoir été… élu ! Pas parmi n’importe qui, mais au sein des sultans locaux. Il peut notamment décréter l’état d’urgence mais c’est bien un gouvernement qui gère le pays.
En Europe, Hans-Adam II est le prince souverain du Liechtenstein depuis 1989 et cède doucement son pouvoir à son fils Aloïs. Mais le petit pays situé entre la Suisse et l’Autriche demeure une monarchie parlementaire.
Charles III doit également entrer dans cette liste en tant que chef du Commonwealth. Il est donc le monarque officiel de quinze royaumes, tels que l’Australie, les Bahamas, la Jamaïque, la Nouvelle-Zélande, Bélize, etc. Sur lesquels il n’a, en réalité, aucune emprise.
Enfin, Emmanuel Macron peut aussi être considéré comme monarque. Le président français est coprince d’Andorre, avec le coprince épiscopal Josep-Lluís Serrano Pentinat. Les deux ont néanmoins nommé des représentants qui administrent le minuscule état situé dans les Pyrénées.