Ce lundi 6 octobre 2025, Husamettin D. comparait à la cour d’appel de Nîmes (Gard). Il est l’un des 51 hommes accusés d’avoir violé Gisèle Pélicot. Après plusieurs mois d’enquête, les experts concluent à une sexualité « hors normes » de l’homme de 44 ans.
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« La sexualité est un sujet délicat à aborder avec l’accusé », affirme Mylène Scala, enquêtrice de personnalité, devant la cour de Nîmes, ce lundi 6 octobre.
Le procès en appel d’Husamettin D., accusé d’avoir violé Gisèle Pélicot la nuit du 28 au 29 juin 2025, place la sexualité de l’accusé au cœur de l’enquête de personnalité.
Annabelle Montagne, psychologue au centre hospitalier d’Avignon, a rencontré Husamettin D. en 2021. Elle lui attribue une « psychodépendance dans la recherche de partenaires sexuelles. »
L’accusé lui a raconté sa rencontre avec Dominique Pélicot. Les deux hommes auraient échangé via le site coco.fr, Dominique Pélicot lui aurait demandé une photo de son sexe qu’il affirme avoir envoyée.
Ensuite, il se serait rendu au domicile du couple et confie à la psychologue avoir été entraîné : « La lumière n’était pas forte, il m’a pris la main, il m’a fait faire les trucs. »
Husamettin D. est marié à Farida, de onze ans son aînée. Ils se sont rencontrés il y a plus de vingt ans et ont un fils ensemble. Le couple a une pratique libertine convenue et consentie.
L’accusé confie à l’experte avoir recours au visionnage de films pornographie et aux prostituées. Il aurait des relations sexuelles payantes en moyenne une fois par an, pour son anniversaire.
Bien que la sexualité de l’accusé soit multiple, il évoque difficilement le sujet d’après l’enquêtrice de personnalité. « Il a une certaine pudeur, peut-être que c’est pour ça qu’il ne répond pas sur la sexualité. » Dans son rapport, elle décrit Husamettin D. comme quelqu’un de timide. « C’est difficile d’approfondir les sujets, tout reste superficiel » conclut-elle.
Gisèle Pélicot et ses avocats dans la cour d’appel de Nîmes, ce 6 octobre 2025, pour le procès en appel des viols dits de Mazan.
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© FTV D. Iberrakene
Dans l’étude de personnalité d’Husamettin D., deux traits sont également évoqués par la psychologue en charge du dossier. Premièrement, une « faille narcissique avec l’origine paternelle ».
Husamettin D. est né en Turquie, il arrive en France à l’âge de six ans et dix ans plus tard, est mis à la porte par son père, car il trafique des stupéfiants. Selon Laurent Layet, médecin psychiatre : « Il a grandi dans un environnement avec des manquements avec un père brutal. Ceci a provoqué une fragilité narcissique. »
L’accusé aurait aussi un comportement borderline : « une lutte permanente avec des mécanismes de défense classique : fuite de la réalité : forme d’impulsivité, dépendance au plan affectif, il veut trouver des partenaires. »
Ces traits de caractère mèneraient à une « sexualité hors normes ».
La sexualité hors norme, dans le triolisme, il semble qu’il y ait cette notion d’objectalisation, de traiter l’autre comme un objet sexuel.
Annabelle Montagne, chargée de l’expertise psychologique
Tour à tour, les experts se succèdent à la barre. Tous s’accordent pour dire que son discours est cohérent et qu’il ne présente pas de maladie psychiatrique.
Dominique Pélicot a filmé l’acte sexuel qu’il a eu la nuit du 28 juin 2019, avec sa femme et l’accusé. On y voit qu’il est directif avec Husamettin D., qui s’interroge quant à lui sur le manque de réactivité de Gisèle Pélicot, alors sous soumission chimique. Pour Laurent Layet, chargé de l’expertise psychiatrique : « L’accusé avait toute sa tête pour prendre ses décisions. »
S’il a transgressé, il l’a fait en toute connaissance de cause
Laurent Layet, psychiatre
Après une analyse approfondie de la personnalité d’Husamettin D. et la sortie sous applaudissements de Gisèle Pélicot, l’audience se poursuivra dès demain matin, au palais de justice de Nîmes. En début d’après-midi, l’ex-époux de la victime, Dominique Pélicot, sera entendu.