Si Londres et le Royaume-Uni font rêver les Français (et ils ont bien raison), diverses taxes visant aussi, ou d’abord, les touristes ont fait leur apparition ou ont tout simplement grimpé en flèche ces derniers mois… Le point sur ce qu’il faut savoir.
C’est un fait, visiter Londres et le Royaume-Uni coûte plus cher qu’avant. Si ces destinations conservent leur charme, il faut tout de même prévoir d’y dépenser plus. Les taxes visant les touristes y sont de plus en plus nombreuses, et celles qui existaient déjà ne font qu’augmenter. À commencer, bien sûr, par la fameuse ETA (Electronic Travel Authorisation), nouveau visa obligatoire depuis avril pour quiconque souhaite se rendre au Royaume-Uni. Son tarif initial de 10 pounds (11,5 € environ) a déjà grimpé de 60%, passant désormais à 16 pounds (environ 20 €)…
De son côté, le parlement du Pays de Galles a voté en juillet une nouvelle loi autorisant ses municipalités à introduire une taxe de séjour. Pour l’heure, rien n’a encore été mis en place (on parle plutôt de 2027) mais les councils de Cardiff, Anglesey et Gwynedd semblent intéressés, note la BBC. Quant au montant de la taxe, il serait de 1,30 pounds (1,5 € environ) par nuitée d’hôtel. Le gouvernement gallois a précisé que ces fonds serviraient à améliorer sentiers, plages, centres d’accueil et autres activités liées au tourisme.
À lire aussi
«Rien ne m’a paru suspect» : voyageurs, gare aux escroqueries à l’ETA, le nouveau visa britannique
Ce qu’il en est à Londres
Dans la même optique, une potentielle taxe visiteurs est en cours d’examen à Wembley, ce quartier du nord de Londres dont le stade accueille de gros concerts et événements sportifs. Pour parer aux frais (de nettoyage notamment) induits par ces événements, le council local a demandé en juillet au gouvernement l’autorisation de taxer les visiteurs qui dormiront sur place (le tarif serait de l’ordre de 1,25 pound par nuitée, soit environ 1,5€). Pour générer davantage de revenus, le council espère aussi obtenir le droit de taxer les tickets de concerts.
Attention à vos déchets, ou il vous en coûtera !
Ailleurs dans Londres, les amendes pour jets de déchets dans la rue voient leurs prix bondir dans certains quartiers, comme le rapporte notamment la BBC. C’est le cas des quartiers touristiques de Greenwich, de Camden (prévoyez 139 € d’amende pour un mouchoir jeté par terre par exemple), mais aussi de Chelsea, où il vous en coûtera 150 pounds (173 €) si vous êtes pris en flagrant délit de littering (le fait de jeter des déchets). Si vous dépassez un délai de 14 jours pour la régler, l’amende passera à 300 pounds. Cela pourra encore augmenter si elle n’a pas été réglée au bout de 28 jours, atteignant jusqu’à 2500 pounds.
Si ces mesures ont du sens, car elles visent à prévenir la dégradation des quartiers, le montant des amendes en questionne certains. En outre, les patrouilles verbalisant ces délits peuvent parfois donner l’impression d’une chasse au chiffre. Eugénie (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille), en a fait l’amère expérience. Alors qu’elle déambulait à Sloane Square, place emblématique du quartier cossu de Chelsea, elle repère un sac-poubelle plein posé sur le trottoir. « Ne voyant pas de poubelles alentour sur le moment, j’ai jugé qu’il serait acceptable de déposer ma petite bouteille d’eau vide sur le dessus de ce sac-poubelle rempli. La seconde d’après, un agent a surgi d’un recoin – il guettait visiblement les infractions potentielles – et m’a verbalisée », raconte-t-elle. « J’ai eu beau clamer ma bonne foi, rien n’y a fait. En outre, le ticket d’amende qui résumait les faits mentionnait des choses inexactes : il y était écrit que j’avais jeté deux bouteilles d’eau, et par terre, ce qui est faux. » Le quotidien The Telegraph déplore aussi les excès observés dans un article bien senti. Des sociétés privées, dépêchées par les municipalités, procéderaient aux amendes et seraient justement payées à l’amende… De quoi inviter, en tout cas, à davantage de civisme.