D’après La Stat’Copro de la société actes.immo, fondée sur les données publiques de l’Anah au 2e trimestre 2025, le marché français de la gestion de copropriété apparaît particulièrement concentré. Foncia s’impose comme le leader incontesté dans la majorité des 13 régions métropolitaines, tandis que Citya, Lamy, Procivis et Square Habitat complètent le haut du classement national. Derrière cette hiérarchie, le classement des syndics par région met en lumière de fortes disparités territoriales et une concurrence parfois très intense selon les zones géographiques.
Sommaire :
À retenir – Classement des syndics par région
- Foncia domine largement. Le leader national occupe la première place dans 10 des 13 régions métropolitaines et gère plus d’une copropriété sur 10 en Île-de-France.
- Citya, Lamy, Procivis et Square Habitat sont présents dans les 13 régions et composent systématiquement le top 10 régional.
- L’Île-de-France concentre 23,1% des copropriétés françaises tandis que la Corse n’en représente que 0,9%.
- En Nouvelle-Aquitaine, seulement 164 lots séparent Foncia et Citya.
- La Bretagne et la Normandie enregistrent le plus grand nombre de changements trimestriels.
Quelle est la méthodologie de ce classement des syndics par région ?L’exploitation des données publiques de l’Anah
La Stat’Copro de la société actes.immo s’appuie sur les données publiques de l’Anah pour établir ce classement des syndics par région. La méthodologie regroupe les sociétés membres d’un même réseau pour fournir une vision consolidée du marché. Un réseau comme Foncia opère via 24 entités juridiques en Île-de-France, 19 en Auvergne-Rhône-Alpes, ou 4 en Corse sous la marque Immo de Corse.
Les indicateurs de mesure retenus
Le classement comptabilise deux indicateurs complémentaires : le nombre de lots principaux gérés et le nombre de copropriétés administrées. Ces données permettent d’identifier la taille moyenne des copropriétés gérées. Ainsi, Pedrini en Auvergne-Rhône-Alpes gère 25 242 lots dans 332 copropriétés (moyenne de 76 lots). Tandis qu’Oralia administre 24 460 lots sur 765 copropriétés (moyenne de 32 lots). Cette différence témoigne de stratégies commerciales distinctes.
Top 5 des régions par nombre de copropriétésQuels sont les leaders dans les trois principales régions françaises ?Île-de-France : une domination écrasante de Foncia
L’Île-de-France constitue le marché le plus important avec 68 312 copropriétés, soit 23,1% du parc national. Le classement des syndics par région révèle une domination écrasante de Foncia avec 287 206 lots principaux dans 7 320 copropriétés. Le leader gère plus de trois fois plus de lots que son dauphin, le groupe Atrium (85 432 lots dans 1 420 copropriétés). Foncia administre plus d’une copropriété francilienne sur dix.
Loiselet & Daigremont complète le podium avec 83 920 lots dans 1 159 copropriétés. Citya (78 144 lots) et Lamy (63 236 lots) complètent le top 5. Homeland (35 276 lots) et Oralia (47 012 lots) démontrent qu’une approche régionale peut fonctionner face aux mastodontes du secteur.
Top 10 des syndics de copropriété en Île-de-FranceAuvergne-Rhône-Alpes : l’émergence d’un challenger crédible
Avec 43 689 copropriétés (14,8% du total national), l’Auvergne-Rhône-Alpes présente une structure plus équilibrée. Foncia règne avec 175 197 lots dans 5 873 copropriétés. Procivis suit avec 113 899 lots dans 3 834 copropriétés, démontrant qu’une alternative crédible existe. Ensemble, Foncia et Procivis contrôlent 22% des copropriétés régionales.
Citya (68 827 lots) et Lamy (64 988 lots) forment un premier palier. Pedrini se spécialise sur de grands ensembles avec 25 242 lots dans 332 copropriétés (76 lots par copropriété en moyenne). Oralia adopte l’approche inverse avec 24 460 lots sur 765 copropriétés (32 lots par copropriété).Top 10 des syndics en Auvergne-Rhône-Alpes
Provence-Alpes-Côte d’Azur : une polarisation extrême
La région PACA compte 40 664 copropriétés (13,8% du parc national). Foncia administre 160 911 lots dans 5 233 copropriétés, représentant un rapport de 1 à 18 avec le dixième du classement. Citya occupe la seconde place avec 102 137 lots, soit presque deux fois moins que Foncia. Lamy suit avec 44 851 lots.
Les écarts entre la 4e et la 10e place restent extrêmement serrés. Procivis (16 807 lots), l’Immobilière Pujol (14 127 lots) et Square Habitat (13 662 lots) se tiennent dans un mouchoir de poche. Un seul contrat sur une grande copropriété peut faire basculer plusieurs positions.Top 10 des syndics en Provence-Alpes-Côte d’Azur
Où la concurrence est-elle la plus équilibrée entre syndics ?Nouvelle-Aquitaine et Bretagne : les marchés les plus disputés
En Nouvelle-Aquitaine (20 907 copropriétés), la première place se joue à une poignée de lots. Foncia détient 59 789 lots tandis que Citya le talonne avec 59 625 lots. L’écart de seulement 164 lots représente moins de 0,3% de différence. Cette situation s’explique par une moindre présence historique de Foncia dans le Sud-Ouest.
En Bretagne (13 828 copropriétés), Foncia conserve la tête avec 50 012 lots, mais son avance reste relative. La proximité des positions du 2e au 10e rang génère une forte volatilité : dlj progresse de 2 places (+2), Square Habitat en gagne 3 (+3), tandis que Citya en perd 4 (-4).
Les régions de taille moyenne : des équilibres instables
Le Grand Est (23 970 copropriétés) présente une compétition entre quatre acteurs. Foncia domine avec 54 199 lots, mais Citya (30 701 lots), Lamy (30 078 lots) et Procivis (29 320 lots) se tiennent dans un mouchoir de poche. L’écart entre la 2e et la 4e place représente moins de 1 400 lots.
Les Pays de la Loire (13 332 copropriétés) offrent une configuration inhabituelle : Citya occupe la première place avec 47 909 lots, devançant Foncia (31 311 lots). Le groupe Bras complète le podium avec 28 251 lots, progressant de 2 places (+2). Dans les Hauts-de-France (10 310 copropriétés), Citya domine avec 28 052 lots tandis que Foncia n’occupe que la 4e place avec 21 846 lots.
Les petites régions : des bastions locaux résistent
En Bourgogne-Franche-Comté (9 767 copropriétés), Lamy s’impose en tête avec 46 033 lots, contrastant avec son statut habituel de challenger. Citya suit avec 30 578 lots. Le Centre-Val de Loire (6 871 copropriétés) voit Citya régner avec 46 800 lots devant Foncia (28 232 lots).
La Corse (2 599 copropriétés, 0,9% du total) constitue un cas extrême. Foncia, via Immo de Corse, y détient 25% des copropriétés avec 20 944 lots. SGI Gérance Immobilière accuse un retard considérable avec 10 203 lots. La Stat’Copro qualifie ce marché d’oligopole à franges. En effet, quelques acteurs majeurs se partagent la majorité du marché tandis que de nombreux petits opérateurs se disputent les parts résiduelles.Comparaison des marchés équilibrés vs concentrés
Quelles sont les dynamiques d’évolution du marché ?Les régions à forte volatilité
L’analyse des évolutions trimestrielles révèle des dynamiques contrastées. La Bretagne se distingue comme la région la plus volatile avec sept acteurs du top 10 changeant de position. Les Hauts-de-France voient Sergic progresser de 3 places (+3), passant de la 5e à la 2e position. La Normandie confirme cette volatilité avec le groupe Bras progressant de 2 places.
La stabilité des marchés matures
À l’opposé, l’Île-de-France se caractérise par une stabilité remarquable. Déplacer une position dans un classement où le leader gère plus de 287 000 lots nécessite des volumes d’acquisitions considérables. L’Auvergne-Rhône-Alpes présente un profil intermédiaire avec des mouvements limités.Évolution trimestrielle – Régions les plus dynamiques
Les marchés matures et concentrés (Île-de-France, PACA) se caractérisent par une stabilité où les positions évoluent lentement. Les marchés fragmentés (Bretagne, Normandie, Hauts-de-France) connaissent des bouleversements fréquents créant des opportunités pour les acteurs agiles.
Conclusion : un marché français à deux vitesses
L’analyse du classement des syndics par région met en évidence un marché français dual. D’un côté, une poignée de réseaux nationaux – Foncia, Citya, Lamy, Procivis, Square Habitat – captent une part considérable du marché. Foncia domine largement : le groupe administre plus de 1,3 million de lots principaux et se positionne en tête dans 10 régions sur 13. De l’autre côté, les disparités territoriales restent très marquées. L’Île-de-France concentre à elle seule près d’un quart des copropriétés françaises, contre seulement 0,9 % pour la Corse. Ces écarts façonnent des structures concurrentielles radicalement différentes.
Le marché évolue sans cesse. Certaines régions connaissent même des bouleversements significatifs d’un trimestre à l’autre, preuve que des opportunités existent encore pour les acteurs capables de se différencier. Enfin, la résilience des syndics locaux et régionaux démontre que la taille n’est pas le seul facteur de succès. L’ancrage territorial, la proximité avec les copropriétaires et la qualité du service restent des atouts différenciants majeurs.