Avoir une telle longévité en télévision, ce n’est pas rien. Comment expliquez-vous que l’émission marche toujours autant aujourd’hui ?
Oliver Ménard À l’origine, L’Èquipe du Soir , c’était pour un peu expliquer : « Pourquoi il a gagné, pourquoi il a perdu. » Ça demandait une explication, des opinions, et ça, ça n’a pas changé. Je pense que le sport, en lui-même, on a besoin d’en parler. Quand tu aimes le sport, tu en discutes avec tes amis, il y a parfois des engueulades… C’est un sillon qui est très naturel, quelque chose qu’on exploite, mais qui est partout pour les passionnés de sport. Ça vient d’une réalité, de la manière et de la nature dont on perçoit et dont on vit le sport, ça traduit ça en fait.
» Il y a une réalité de l’audience «
Est-ce que vous pensez que le ton de l’émission permet d’attirer des profanes du sport ?
Honnêtement, je suis surpris quand les femmes regardent L’Équipe du Soir . Une fois, une téléspectatrice m’a dit qu’elle regardait l’émission. Je lui ai dit : « C’est plutôt votre mari ! » Elle m’a dit : « Non ! Mais vous m’avez fait aimer le foot, grâce à l’émission. Parfois je regarde et ça m’a fait ma culture foot. » Mais c’est assez rare quand même.
Dans le documentaire, l’omniprésence du foot au détriment d’autres sports est évoquée…
On traite d’autres sports. Mais il y a une réalité de l’audience. À un moment, il faut prendre en considération le rapport qu’ont les gens au sport, qui reste classique avec « l’omnisport ». Que tu gagnes ou que tu perdes, le lendemain, c’est oublié. Mais dans le foot, ça revient toujours avec des débats.
« Je dois être le moins présent possible »
L’effet de bande est une des marques de fabrique de L’Équipe du Soir. Quelle est la formule pour créer une bonne émission avec vos intervenants ?
La formule, ce sont les échanges entre les chroniqueurs. C’est ce qui se passe entre eux. Un numéro en solo c’est bien mais ça peut vite être chiant. C’est intéressant lorsqu’on va essayer de se piéger, d’avoir le dernier mot. C’est une émission de rapports en fait. C’est ça que je recherche, que les gens s’écoutent… alors qu’ils ne s’écoutent pas toujours ! Parfois il y a des idées que je relève, d’autres que je ne relève pas. La magie, c’est que la parole circule d’elle-même. Moi, je dois être le moins présent possible.
En 4000 émissions, vous n’avez jamais eu à un certain moment un sentiment de lassitude ?
Non. Vous savez, quand je suis rentré à l’équipe en 1998, je ne savais pas à quel point j’aimais autant le sport. Je ne savais pas que cette matière-là allait encore aujourd’hui toujours solliciter chez moi beaucoup de curiosité et d’obsession.
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