Par
Inès Cussac
Publié le
7 oct. 2025 à 6h04
Qui de Paris, New York ou Londres détient l’avenue la plus in ? Flux de piétons, dernières transactions, vacance commerciale, attractivité internationale… Une étude menée par Newmark et publiée mi-septembre 2025 a comparé l’avenue des Champs-Élysées à Paris (8e), la 5e Avenue à New York ainsi que l’Oxford et la Regent Street à Londres. Des trois sœurs, la petite française semble avoir acquis une coquette prédominance aux yeux des investisseurs.
Une rareté immobilière séduisante
La fréquentation y est élevée, la demande des enseignes y est toujours importante et l’avenue du 8e arrondissement de Paris suscite encore l’intérêt des investisseurs nationaux et internationaux. La rareté de l’offre immobilière freine toutefois le rythme des nouvelles implantations mais offre aussi un contexte propice à la poursuite de la transformation de l’avenue, note l’étude. En effet, elle doit se borner à ses frontières physiques marquées par le jardin des Champs-Élysées d’un côté et la place de l’Étoile de l’autre, limitant les possibilités d’extension et d’alternatives dont jouissent la 5e Avenue ou l’Oxford et la Regent Street.
Dans le cas des Champs-Élysées, l’avenue tire son épingle du jeu par sa viralité. « Il est aujourd’hui impossible de dissocier les mondes physique et digital », souligne l’étude. La visibilité sur Internet est une véritable « vitrine à l’international ». Depuis mi-2021, les recherches effectuées sur Google par des internautes situés en France s’élèvent en moyenne à 500 000 chaque mois. Et elles ne cessent d’augmenter. Ce qui est sans commune mesure avec la rue de Rivoli par exemple, qui n’a jamais dépassé les 100 000 recherches. « Cette tendance positive s’explique sans doute par la succession d’évènements ayant marqué l’avenue des Champs-Élysées ces dernières années », indique Newmark. Les illuminations de Noël ou les soldes jouent un rôle mais l’actualité du site importe également les internautes. Les ouvertures de flagship dont certaines sont médiatisées ainsi que des habillages de devantures LVMH font gonfler les chiffres. En 2023, l’installation de l’artiste japonaise Yayoi Kusama et la malle géante Louis Vuitton avaient créé le buzz.
Ces activités ont par ailleurs participé à la hausse de 6 % du flux piétons, tout comme la plantation d’arbres, l’augmentation de l’espace piéton ou l’harmonisation du mobilier urbain.
Un flagship pour la visibilité
L’étude compile aussi les points communs de ces trois artères. Plébiscitées des touristes, installées au cœur de quartiers de bureaux, composées d’enseignes similaires dans de grandes surfaces, elles sont aussi sujettes à des projets de revitalisation visant à moderniser tout en préservant le caractère patrimonial de chacune d’elles.
Selon Newmark, les perspectives d’évolution s’annoncent florissantes pour les trois axes. Malgré un ralentissement des ventes dans le secteur du luxe, des acquisitions sur les grandes artères permettent de rassurer. Elles offrent un grand potentiel en matière d’image et de chiffre d’affaires. « C’est devenu une véritable course à l’armement. Il ne suffit plus d’avoir une adresse sur les Champs-Élysées ou sur la 5e Avenue, il faut un flagship suffisamment visible pour représenter la marque », avait indiqué auprès de Curbed Mark Cohen, directeur des études de vente au détail à la Columbia Business School en février 2024. « Non seulement ces marques dépensent 800 millions de dollars pour acquérir le site, comme Prada, mais elles dépensent aussi une fortune pour réaménager leur magasin. »
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À la condition de conserver leur singularité, les trois artères peuvent profiter de la communication digitale et l’essor des flagship pour continuer d’attirer les investisseurs. Mais ces deux leviers sont aussi des appâts pour un tourisme de masse, qui pourrait lui-même faire fuir les intéressés.
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