Rentrée studieuse pour les soldats spécialisés dans la cyberdéfense. À la mi-septembre, comme vient de le signaler récemment le commandement de la cyberdéfense (Comcyber), ces derniers se sont rassemblés à Rennes pour leur séminaire annuel. L’occasion, pour le nouveau patron de cette structure, le général de division aérienne Emmanuel Naëgelen, de passer en revue ses troupes. Il vient de succéder au général de corps d’armée Aymeric Bonnemaison, qui a pris la tête de la direction du renseignement et de la sécurité de la défense.
Mais ce changement de chef n’était pas la seule nouveauté de cette rentrée pour les cyber-combattants français. Avec l’inauguration du nouveau bâtiment 828, à la fin juin, au quartier Stéphant, à Saint-Jacques-de-la-Lande (35), un chantier qui a coûté une quarantaine de millions d’euros, le Comcyber va, en effet, progressivement, d’ici à 2027, regrouper quasiment toutes ses forces à Rennes. « À terme, il ne restera que quelques dizaines de personnes à Paris, pour garantir l’articulation avec le Centre de planification et de conduite des opérations », souligne Arnaud Coustillière, le premier patron du Comcyber, désormais à la tête du Pôle d’excellence cyber, une association fondée par la Région et le ministère des Armées.
Être plus efficaces
Pour les militaires français, ce regroupement autour de la capitale bretonne doit permettre « des synergies » entre les unités, commente la colonelle Valérie Morcel, chef d’état-major du Comcyber. Concrètement, plusieurs structures spécialisées vont pouvoir travailler sur le même lieu, comme l’Académie de la cyberdéfense ou le Centre d’audits de la sécurité des systèmes d’information. Le nouveau bâtiment, occupé depuis le début du mois d’août, permettra également d’accueillir des soldats pour des sessions de formation.
Au-delà des personnels en treillis, il s’agit aussi, pour les militaires, de profiter de « l’écosystème très favorable » existant à Rennes, des spécialistes bretons des télécoms aux industriels en passant par la recherche. Ce bouillon de culture cyber doit leur permettre en effet de « développer de nouveaux modes d’action » ou de « recruter », rappelle Valérie Morcel. « Avec ce regroupement, la capitale bretonne ne devient pas seulement le centre régalien cyber des armées mais aussi, plus largement, de l’État », observe également Arnaud Coustillière.
Avec ce regroupement, la capitale bretonne ne devient pas seulement le centre régalien cyber des armées mais aussi, plus largement, de l’État.
Outre le Comcyber, on y retrouve, en effet, la DGA Maîtrise de l’information, la structure faisant office d’arsenal cyber pour les armées et le renseignement français, ou encore des équipes de l’Anssi, le cyber-pompier français. « C’est une dynamique forte pour le territoire », salue Jérôme Tré-Hardy. Pour le conseiller régional délégué au numérique, à la cybersécurité et aux données, elle n’a, d’ailleurs, pas encore donné tout son potentiel. « Cela ne peut que s’accélérer, on le voit bien à l’étranger, la présence des Armées est un appel d’air incroyable avec la création et le développement d’entreprises », anticipe l’élu divers gauche. De quoi augurer bien des rentrées studieuses.