Traduit par

Cecile Herrero

Publié le

6 octobre 2025

Enfin, le grand moment – les débuts les plus attendus au sein de la maison de mode la plus riche de l’histoire – le défilé d’ouverture de Matthieu Blazy pour Chanel, une collection audacieuse, intrépide, ingénieuse, souvent superbe et étrangement osée, qui a fait un succès sans conteste.

Voir le défiléChanel - Printemps-Été 2026 - Femme - France - ParisChanel – Printemps-Été 2026 – Femme – France – Paris – ©Launchmetrics/spotlight

Les auspices étaient favorables dès l’entrée au Grand Palais, où Matthieu Blazy avait érigé un décor véritablement somptueux. À l’image des grandes planètes du système solaire: d’immenses sphères de tissu éclairées de l’intérieur, dont un soleil de 15 mètres de diamètre. Le podium, laqué comme un paysage lunaire, évoquait la roche en fusion et la lave.

La mise en scène était si épique que les 2.400 invités furent encouragés à arriver une heure plus tôt pour admirer le lieu. Puis, dans ce nouvel univers Chanel, le défilé a débuté, dévoilant une collection à la fois séduisante et intrigante.

Matthieu Blazy a ouvert avec des tailleurs, bien sûr, mais des tailleurs-pantalons en flanelle grise – clin d’œil inattendu aux pantalons que Coco empruntait à son grand amour, Boy Capel. Aux coupes masculines, avec pantalons d’allure virile et vestes d’officier, ils donnaient le ton d’une proposition signée Matthieu Blazy, courageuse et souvent expérimentale.

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Il a fait défiler des dizaines de tailleurs Chanel, ou d’ensembles dépareillés. Nombre d’entre eux étaient assortis d’une nouvelle jupe portefeuille dotée de poches, coupée au genou et souvent laissée effilochée. Les modèles se déclinaient dans des matières à la fois classiques et inattendues: laine bouclée plus légère et semi-transparente, tartans aériens, petits carreaux ou denim rigide, tandis que les fameuses vestes à quatre poches étaient toutes rehaussées de filigranes d’or ou de ganses contrastées.

Étonnamment, il a présenté plusieurs jupes portées si bas que les sous-vêtements dépassaient de quelques centimètres. Il est peu probable que nombre de VIC fortunées dans le public adoptent cette idée, mais ce culot avait quelque chose de très séduisant.

Matthieu Blazy a joué avec art de nombreux codes, comme des broches camélia conceptuelles de taille double, ou l’amour de Coco pour les perles, ici travaillées en colliers densément tissés. Il a aussi fait référence à l’obsession de Mademoiselle pour le blé en brodant une gerbe dorée sur un top en organza.

Même la petite robe noire, dont l’invention est attribuée à Coco, a eu droit à une relecture futée – soit terminée par des cordons dorés, soit froncée de façon radicale par des nœuds latéraux.

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Pour le soir, Matthieu est passé à la vitesse supérieure : des fleurs et des pétales de tissu denses, cousus en jupes flamenco, dont certains battaient de façon inquiétante. La surface laquée a déstabilisé certaines mannequins, l’une d’elles retirant une chaussure juste devant un parterre de stars au premier rang – Tilda Swinton, Pedro Almodóvar, Penélope Cruz – qui bavardaient avec animation aux côtés d’une Kendall Jenner silencieuse.

Le tout était présenté sur un énorme mash-up musical, créé conjointement par le DJ historique de Chanel, Michel Gaubert, et l’architecte sonore belge Le Motel. Il incluait le morceau électronique d’Isao Tomita « Venus, the Bringer of Peace », le tube plaintif de The Corrs « Runaway » et des extraits parlés de la série télévisée « Dawson’s Creek ».

Au final, la collection a valu à Matthieu Blazy une longue ovation debout, déclenchée lorsque la mannequin éthiopienne-canadienne Awar Odhiang, dans la dernière silhouette, a commencé à applaudir en invitant le public à se lever.

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« Chanel, c’est l’amour. La naissance de la modernité en mode vient d’une histoire d’amour. C’est ce que je trouve le plus beau. Elle n’a ni temps ni espace; c’est une idée de liberté. La liberté portée et gagnée par Gabrielle Chanel », a déclaré Matthieu Blazy.

Ironie du sort: dans un décor mimant le vide sidéral, la collection a fait l’effet d’une immense bouffée d’air frais pour la maison Chanel.

Au total, un défilé triomphal et une collection de rupture qui feront date. Et, il faut le dire, la plus réussie des quinze prises de fonction de créateurs dans de grandes maisons de mode au cours de cette série unique de semaines de la mode.

Il convient de rappeler que le créateur franco-belge était un candidat discret pour le poste créatif le plus convoité de la mode. Mais après avoir récolté des critiques élogieuses de façon constante durant trois ans à la tête de la griffe de luxe italienne Bottega Veneta, il a décroché le poste. Un changement d’échelle majeur: d’une maison italienne provinciale de taille moyenne à Chanel – la plus grande marque de mode de luxe au monde, avec des ventes annuelles d’environ 20 milliards de dollars.

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Les très discrets propriétaires familiaux de Chanel, Alain et Gérard Wertheimer, souhaitent manifestement inscrire Matthieu Blazy dans une carrière au long cours au sein de la maison.

Il n’est que le quatrième directeur artistique de l’histoire de la marque. Coco Chanel a fondé la maison en 1910 et l’a dirigée jusqu’en 1971, année de son décès au Ritz ; Karl Lagerfeld a régné en maître de 1983 jusqu’à sa mort en 2019. Virginie Viard – l’assistante clé de Karl – n’a, en revanche, duré que cinq ans, jusqu’en juin 2024.

Au cours d’une semaine très chargée, le jour même du défilé, la maison a également annoncé deux nouvelles ambassadrices : Nicole Kidman, lauréate d’un Oscar, et Ayo Edebiri, étoile montante, actrice, réalisatrice et scénariste américaine primée, connue pour ses rôles marquants dans la série à succès « The Bear ».

Nicole Kidman portait une chemise blanche oversize – dans l’esprit Boy Capel – et un pantalon bleu canard lors du défilé, auquel elle assistait avec ses filles.

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« De l’inoubliable film de Baz Luhrmann à ses innombrables looks sur le tapis rouge, Nicole a toujours fait partie de l’histoire de la maison. Libre et en perpétuel mouvement, elle est pour moi l’incarnation de la femme Chanel », a déclaré Matthieu Blazy.

Ayo Edebiri a récemment porté des créations signées Matthieu Blazy pour Chanel à la Mostra de Venise et au Festival du film de New York.

« Ayo est la force même, mais en même temps, elle est suffisamment vulnérable pour toujours se mettre en jeu. Elle écrit, elle joue, elle réalise… Rien ne peut l’arrêter », a insisté Matthieu Blazy.

Pendant ce temps, les touristes à Paris n’ont pu s’empêcher de remarquer le nouveau panneau d’affichage géant apparu cette semaine devant l’Opéra de Paris: un magnifique collier de haute joaillerie Chanel de la collection n° 5.

Soudain, le rêve Chanel semble à nouveau bien vivant.

Cet article est une traduction automatique.
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