Les propos d’Alessio Salucci concernant le test de Misano ont fait couler beaucoup d’encre en début de week-end, sans que le sujet se soit véritablement apaisé depuis. Le directeur du VR46 Racing Team a en effet expliqué de façon assez ingénue que son équipe avait prêté à l’équipe officielle une des GP24 de Franco Morbidelli afin que Pecco Bagnaia puisse tenter de retrouver de meilleures sensations qu’avec sa GP25.
« Le lundi à Misano, Pecco a essayé notre moto, celle de Morbidelli. Mais après le lundi, cette moto est revenue dans notre box, et ensuite je ne sais pas », avait notamment expliqué « Uccio » auprès du site officiel du MotoGP, en marge de la première journée d’essais du GP d’Indonésie.
Une déclaration qui n’a pas été très bien accueillie chez les Rouges, alors que les responsables de Ducati s’efforçaient depuis plusieurs jours déjà d’esquiver par tous les moyens les questions portant sur ce qui a pu ramener Bagnaia au niveau de compétitivité lui ayant permis de gagner au Japon. C’est dans la foulée de ce test, en effet, que l’on a eu l’impression de revoir le Bagnaia qui, l’an dernier, avait été capable de remporter 11 Grands Prix.
« Si Uccio le dit… Nous avons la possibilité de faire beaucoup de changements sur les motos. Utiliser des pièces déjà utilisées, c’est donc normal », a donc répliqué en début de week-end Davide Tardozzi, interrogé par DAZN, masquant difficilement son agacement.
La clé de cet impressionnant retour de Pecco Bagnaia aurait été un retour à certaines pièces de la Ducati de l’an dernier – celle que pilotent Franco Morbidelli, mais aussi le duo du team Gresini cette année – et plus précisément l’utilisation de sa fourche, de son bras oscillant et de son variateur de hauteur sur la GP25 de l’Italien.
La performance de Pecco Bagnaia au GP d’Indonésie a encore surpris.
Photo de: Sonny Tumbelaka / AFP via Getty Images
Après la grande forme qu’il a affichée au Japon, où il a signé la pole, le record de la piste et la double victoire du sprint et de la course principale, tout le monde s’attendait à revoir Bagnaia aux avant-postes à Mandalika, lui le premier. Seulement, la réalité a été tout autre. En Indonésie, il a replongé dans ses tourments de cette saison, redescendu aussi bas qu’il l’était lors du GP de Saint-Marin, juste avant ce fameux test.
Après le sprint, qu’il a terminé dernier avec plus de 29 secondes de retard sur le vainqueur, Pecco Bagnaia a parlé d’une moto « théoriquement » identique à celle du Japon. Une déclaration qui a encore une fois interpelé, et qui a même conduit certains à supposer qu’à Motegi, sous le carénage de sa Desmosedici GP pouvait se trouver le moteur de la GP24.
La portée d’une telle spéculation est immense, puisqu’il s’agirait d’une infraction claire au règlement. Les moteurs sont en effet homologués pour chaque machine juste avant le lancement du championnat, et leur évolution gelée pour les marques qui, à l’instar de Ducati, ne disposent pas des concessions les plus grandes.
Davide Tardozzi a donc repris la parole, cette fois pour démentir fermement cette hypothèse au micro de Sky Sport MotoGP, diffuseur du championnat en Italie : « Le moteur de la GP24 et celui de la GP25 ont deux homologations différentes. Si nous avions couru avec le moteur de la GP24, nous aurions enfreint le règlement, ce que Ducati ne fait pas. Donc le moteur que Pecco avait au Japon était celui de la GP25. »
« Ensuite, bien sûr, il y a les commissaires, mais nous ne pouvons pas nous permettre d’utiliser le moteur de la GP24. Je vous remercie pour la question car il est bon de clarifier ces choses : le moteur de la GP24 et celui de la GP25 ont deux homologations différentes. »
« Après, la différence est-elle petite, minime ou grande ? Ça, c’est nous qui le savons. Mais les homologations sont différentes, donc nous ne pouvons pas courir avec le moteur de la GP24. »
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