Déplorant un «spectacle politique désolant», le chef d’entreprise a souligné sa «colère» et son «inquiétude» face à cette situation.

Une impasse politique et des «conséquences concrètes» pour l’économie française. «Depuis deux ans, les investissements en France sont en baisse, alors qu’on devrait accélérer sur le numérique, la décarbonation ou la compétitivité. Il y a déjà 100.000 suppressions d’emplois sur le secteur privé, la pente déclinante est engagée», s’est ainsi exprimé le président du Medef Patrick Martin sur France info, persuadé que la France «perd en compétitivité».

Résultat : «le décrochage» de l’économie française est selon lui déjà «enclenché». Déplorant un «spectacle politique désolant», le patron du Medef a souligné sa «colère» et son «inquiétude». «Il y a 9 milliards de PIB en moins du fait de l’indécision politique, et je crains que ça soit plus. Ça paraît très abstrait, mais ça signifie 4,5 milliards de recettes fiscales et sociales en moins pour les caisses publiques», a calculé le chef d’entreprise.


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Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), un institut de recherche indépendant, l’incertitude politique issue de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 puis de la censure du gouvernement Barnier en décembre amputera en effet la croissance de 0,3 point de PIB en 2025.

Des voisins européens qui accélèrent

En outre, le patron du Medef compare la France à ses voisins européens, qui eux «accélèrent». «La croissance de l’Espagne va être quatre fois supérieure à celle de la France cette année, pays qui soutient ses entreprises. L’Allemagne, particulièrement exposée, prend des mesures de soutien massif aux entreprises et nous, on est dans des débats hors-sol», a-t-il estimé, réclamant «une prise de conscience collective des politiques pour appréhender cette situation économique qui se dégrade».

«Nos entreprises sont sur un point de bascule, donc bien sûr qu’on est prêt à faire des avancés sur certains sujets mais il ne faut pas qu’à la fin, comme cela a été le cas en 2025, on nous colle 13 milliards d’euros d’impôts en plus», lâche-t-il. Et s’il n’a pas à «se prononcer sur les responsabilités individuelles des uns et des autres», Patrick Martin a tout de même insisté sur le «caractère artificiel et très décalé de ce qui se livre sur le champ politique». «Je peux vous dire que ça ajoute dans nos rangs une inquiétude qui existait déjà».