Par
Thomas Blanc
Publié le
7 oct. 2025 à 14h22
Trouver où se loger est la première chose à faire quand on arrive dans une nouvelle ville, que ce soit pour les études ou pour le travail. À Strasbourg, l’année 2025 a été celle d’une tension particulièrement importante du côté des locations d’appartements, surtout des petites surfaces, studio et deux pièces, des biens souvent ciblés par les étudiants. Des experts du secteur nous expliquent pourquoi.
Trop peu d’appartements en location à Strasbourg
« En moyenne j’ai une quinzaine de petites surfaces en location qui se libèrent à la fin du printemps, mais cette année je n’en ai eu que quatre, c’est plus de trois fois moins », déplore Caroline Trappler, agente indépendante dans la capitale alsacienne.
Un manque d’offre en 2025, qu’elle n’est pas la seule à remarquer. Louis Joray, gérant d’Immocentre, en témoigne également : « On a beaucoup de demandes et trop peu d’offres à Strasbourg », explique-t-il.
Une construction du neuf à l’arrêt
Caroline Trappler avance une explication : « La pénurie de logements et le coût d’un déménagement dissuadent les habitants de bouger. »
Elle ajoute ensuite que « les propriétaires sont plus exigeants mais les locataires le sont aussi. » Celle qui travaille depuis 30 ans dans ce milieu prend l’exemple d’un studio situé Boulevard de Nancy pour lequel elle a eu 100 appels, organisé 19 visites mais qui n’a pas trouvé preneur.
Didier Siat, responsable des locations pour Agence Strasbourg Immobilier (ASI), dont le portefeuille atteint les 1 000 biens à louer par an, en a eu « bien moins en cette année 2025 ». La faute à « la pénurie de construction de logements neufs achetés par des investisseurs puis mis en location. »
Ce point fait également craindre à Louis Joray que la situation ne s’aggrave dans les prochaines années et que les candidats à un logement sur Strasbourg ne doivent « prendre des Airbnb pendant un temps indéterminé comme c’est déjà le cas aujourd’hui. »
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Une situation qui touche finalement tout le monde
Les agents l’admettent, ce sont surtout des dossiers d’étudiants ou de jeunes actifs qui leur restent sur les bras. Mais cette situation peut aussi toucher un autre public. Vanessa*, presque 40 ans et mère d’un petit garçon peine à trouver où se loger depuis « plus de six mois ».
« Étant en situation de séparation et avec un jeune enfant, je recherchais activement un appartement en centre-ville proche de l’école de mon fils » explique celle qui travaille dans la formation à Strasbourg.
Extension du problème aux communes périphériques
Plus de six mois plus tard, ses recherches restent vaines. « J’ai recommencé à chercher depuis fin août, toujours rien, alors j’ai à nouveau repoussé l’échéance », explique celle qui pensait trouver un trois-pièces facilement pour se loger elle et son enfant.
La solution qui s’impose d’après Louis Joray : chercher dans les villes périphériques, même si là-bas aussi « les prix commencent à augmenter ».
*Le prénom a été modifié.
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