Lille, ville étape
Pour la deuxième fois, le congrès de la SFORL a quitté ses terres parisiennes. Après Marseille il y a 2 ans, c’est Lille et son Grand Palais qui a accueilli la 131e édition de la grand-messe de la spécialité médicale. En amont de cet évènement, la veille, se tenait la 4e édition de la Journée de l’audition.
La métropole lilloise bénéficie d’un fort tropisme pour cette spécialité médicale, incarnée aujourd’hui par le Pr Dominique Chevalier, qui présidait ce congrès, et par le Pr Christophe Vincent, qui coorganisait la Journée de l’audition. La nouvelle génération, avec la Dr Philippe Toulemonde notamment, perpétue cette tradition.
Une journée « importante »
La 4e Journée de l’audition a été inaugurée par son trio fondateur : le Pr Bernard Fraysse, le Pr Christophe Vincent et le Pr Hung Thai-Van. « C’est une journée importante car le parcours de soins en audition est complexe et multiple », ont-ils rappelé. À l’issue de son introduction, le Pr Fraysse a annoncé qu’il transmettait le flambeau de la présidence de l’évènement au Pr Vincent. « Il en a à la fois les compétences, l’autorité, mais ce qui est le plus important, il en a la vision », a-t-il souligné.
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La surdité, facteur de risque modifiable de chute et de déclin cognitif
Thème de la table ronde organisée par la SFORL, le « parcours de soin du sujet fragile » a tenu une place toute particulière dans le programme de la Journée de l’audition. Compte tenu du vieillissement de la population, la Dr Sophie Boucher, du service d’ORL du CHU d’Angers, a alerté : « Il va falloir que l’on se mobilise tous car la presbyacousie coûte et va coûter cher ». Un appel à la mobilisation réitéré par le Pr François Puisieux, président du gérontopole des Hauts-de-France : « Pour bien vieillir, à domicile comme en Ehpad, [il est nécessaire de] dépister la presbyacousie et appareiller dès que nécessaire. » Car, a-t-il confirmé, « les troubles de l’audition sont un facteur de risque modifiable de chute et de déclin cognitif chez la personne âgée ».
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Session SFA
La session de la Société française d’audiologie s’est tenue lors de la première matinée du congrès de la SFORL. Elle était consacrée à l’évaluation auditive et extra-auditive chez l’adulte en 2025. La Pr Ariane Laplante-Lévesque, chercheuse canadienne qui a travaillé ces dernières années pour l’OMS, était l’invitée spéciale de cette session. Elle a notamment proposé une réflexion sur le parcours de soins du patient malentendant, afin qu’il soit « davantage centré sur le patient ».
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Time’s up aux couleurs de la région Est
Le Time’s up Audio figure désormais comme un incontournable du congrès de la SFORL. L’édition 2025 de la session ludopédagogique, organisée par le Collège d’ORL et de CCF et animée par sa présidente, la Pr Cécile Parietti-Winkler, a clôturé la 4e Journée de l’audition. Comme chaque année, le jeu a opposé six équipes pluridisciplinaires composées d’étudiants en audioprothèse et en médecine. Après deux années dominées par l’équipe Méditerranée, ce sont les étudiants de la région Est qui ont remporté la compétition sur le fil, au terme de deux manches pourtant longtemps menées par l’équipe du Nord, qui a finalement décroché la seconde place.
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Place à l’innovation
La SFORL, en partenariat avec la Fondation pour l’audition, organisait cette année encore, une session dédiée à l’innovation : des industriels, en particulier des startups, sont invitées à venir « pitcher » leur projet. Le plus convaincant se voit attribuer le Prix innovation médicale audition. Cette année, c’est l’entreprise Meludia qui a été récompensée. Elle vise à rééduquer l’audition des implantés cochléaires, grâce à la musique. MED-EL propose l’outil gratuitement à ses utilisateurs depuis 2021.
Le jury a également décerné un prix coup de cœur à la startup o-techno, qui propose un outil grand public de détection instantanée des otites.
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