Ils sont épuisés et en colère… Et pourtant ils continuent de décrocher si vous appelez le 15 pour une urgence médicale ! Les assistants de régulation médicale (ARM) du SAMU ont entamé une grève depuis mardi dernier au CHU de Nantes. L’obligation de passer par une régulation avant de se présenter aux urgences la nuit a fait croître le nombre d’appels aux 15, et les ARM recrutés pour y faire face sont débordés.
Nécessité oblige, ils sont en grève mais restent en poste, pour nous orienter au mieux vers un médecin urgentiste ou un généraliste. Olivier Terrien, le secrétaire général de la CGT du CHU de Nantes, rappelle la priorité pour ces ARM : « Avoir des effectifs à la hauteur des besoins, parce qu’on a une augmentation importante de l’activité. On n’arrive plus à répondre aux besoins des usagers dans des délais qui sont raisonnables et les conditions de travail de nos professionnels se dégradent.
« La vie de nos patients n’a pas de prix »
On crée des épuisements professionnels, des arrêts de travail, et ce n’est pas acceptable. Aujourd’hui, on a une direction du CHU qui reconnaît cette augmentation d’activité, et cette nécessité de créer de l’emploi, mais on conditionne ces créations d’emploi à de nouveaux financements. Cela veut dire en clair que si l’Agence régionale de santé (ARS) n’octroie pas de nouvelles finances… le CHU ne créera pas d’emploi ! C’est quelque chose qui est complètement « inentendable » parce que la vie de nos patients n’a pas de prix, tout comme les conditions de travail des professionnels ! »
L’Agence Régionale de Santé des Pays de la Loire a accepté de recevoir les représentants des grévistes mardi prochain (14 octobre) à 11h. Olivier Terrien aura une exigence lors de cette rencontre : « qu’il y ait des financements à la hauteur pour pouvoir répondre à ces besoins. »
« On a des patients qui finissent par renoncer aux soins et à appeler le 15 »
« Ce qui est paradoxal, c’est que l’Agence Régionale de Santé demande aux usagers de systématiquement passer par le 15, et impose un service des urgences régulé principalement la nuit de 20h à 6h le matin. Et les patients doivent impérativement appeler le 15 avant de pouvoir se rendre aux urgences, sinon ils ne pourront pas y accéder. On surcharge le travail de nos collègues dans le service de régulation et pour autant on n’y met pas les moyens !
On a des patients qui aujourd’hui ne sont pas des médecins, ils ne peuvent en aucun cas s’auto-diagnostiquer. On a des patients qui finissent par renoncer aux soins, et par renoncer à appeler le 15 et ils se disent que finalement la douleur thoracique qu’ils ont, ça va passer ! Il faut à tout prix qu’on mette les moyens dans ce service pour pouvoir répondre aux besoins de la population dans les délais qui s’imposent. »