L’Ademe publie mardi une étude inédite après avoir mesuré l’efficacité de 100 pompes à chaleur installées dans des maisons.
lire plus tard
Pour sauvegarder cet article, connectez-vous ou créez un compte franceinfo
Sans paiement. Sans abonnement.
Fermer la fenêtre d’activation des notifications France Info
créer votre compte
se connecter
Fermer la fenêtre de présentation
Publié le 07/10/2025 21:55
Temps de lecture : 3min
Cette nouvelle étude va pouvoir être utilisée comme argument de vente par les professionnels, dont les ventes de pompes à chaleur ont baissé de 40% l’an passé. (JEAN-LUC FLÉMAL / MAXPPP)
Les pompes à chaleur sont près de trois fois plus efficaces que les chaudières au fioul ou au gaz. C’est la conclusion de la nouvelle étude publiée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), que France Inter a pu consulter mardi 7 octobre.
L’agence a mené une étude « totalement inédite » pour mesurer leurs performances. Les pompes à chaleur permettent un « gain de pouvoir d’achat, d’efficacité énergétique et d’amélioration de la balance commerciale, lorsqu’elles se substituent à des énergies fossiles importées », indique l’Ademe.
Pour arriver à cette conclusion, l’agence a mesuré 100 pompes à chaleur déjà installées dans des maisons. Ces équipements pompent de l’air pour chauffer des réseaux d’eau. Céline Laruelle, ingénieure à l’Ademe, a utilisé comme mesure le coefficient de performance, le COP. Quand ce coefficient atteint 2, c’est que la pompe fournit deux fois plus d’énergie que l’électricité qu’elle consomme. Sur l’échantillon, elle a obtenu « un COP, un rendement moyen réel de 2,9 » pour ces pompes qui ont remplacé les chaudières.
« Beaucoup d’économies à la fois sur le CO2 et sur la facture » ont été constatées, précise l’ingénieure. Le système est trois fois plus efficace que les chaudières au fuel ou au gaz. Pour les professionnels qui font face à une baisse des ventes des pompes à chaleur – moins 40% l’an passé – c’est un vrai argument. « En moyenne, la facture de chauffage est divisée par deux », abonde François Deroche, de l’Association française des pompes à chaleur (Afpac).
« Dans les précédents positionnements », l’Ademe affirmait « qu’il fallait isoler absolument » le logement « pour que le rendement de la pompe à chaleur soit bon », affirme David Marchal, directeur expertise à l’Ademe.
« Cette étude montre qu’il est possible d’avoir de bons rendements de pompes à chaleur, même dans une maison pas très bien isolée, à condition d’avoir une installation soignée. »
David Marchal
à France Inter
« Accélérer la transition énergétique, c’est aussi donner aux ménages les moyens de mieux maîtriser leur facture d’énergie », affirme de son côté Sylvain Waserman, PDG de l’Ademe. « Les pompes à chaleur constituent à ce titre une solution de plus en plus privilégiée. »
L’étude montre que des économies sont encore possibles, car un tiers des pompes à chaleur sont mal réglées ou mal installées. Afin d’améliorer « l’efficacité énergétique des installations, plusieurs recommandations » sont formulées par l’Ademe, notamment une « meilleure maîtrise du réglage ». L’agence recommande également « une optimisation des programmations horaires » et la « généralisation et l’amélioration des opérations de maintenance ».
Pour l’Ademe, le « déploiement massif » des pompes à chaleur représente aussi « une opportunité industrielle pour la France ». Les pompes à chaleur « mises sur le marché français sont principalement issues d’usines en France et en Europe », mais une partie des pièces nécessaires à leur fabrication, « notamment le compresseur, provient d’Asie », précise l’agence environnementale française. « La principale valeur-ajoutée des fabricants européens se trouve dans l’assemblage et la régulation », conclut-elle.