En février 2026, les tout-petits montpelliérains pourront découvrir Mille Formes, un centre d’art contemporain pour les 0-6 ans. « Ce projet s’inscrit dans la politique transversale développée par la Ville pour se mettre à hauteur d’enfant », a rappelé Michaël Delafosse, maire (PS) et président de la Métropole, en lançant les travaux. Cet équipement prendra place au cœur d’Antigone, dans l’ancienne médiathèque Fellini rénovée, pour un coût de 4 M€ TTC.
Conçu avec le Centre Pompidou, le programme s’inspire du premier Mille formes, ouvert à Clermont-Ferrand en 2019, tout en s’adaptant au contexte local. « Nous avons intégré des références à Ricardo Bofill, concepteur du quartier, à travers des arches en plein cintre, des modénatures et même un escalier-toboggan coloré qui rappelle la Muralla Roja et transforme la contrainte du double niveau en atout pour la mobilité », détaille Sara de Gouy, architecte et designer du projet.
Sensations variées. Sur 1 000 m², les enfants évolueront entre zones calmes, comme une cabane de lecture, et espaces dynamiques tels un café- cuisine, une galerie d’exposition de 170 m², un atelier d’expérimentation artistique… « L’ergonomie, la modularité et les spécificités du lieu ont guidé notre travail : les poteaux deviennent par exemple des supports de mobilier. La boîte noire, dédiée au spectacle vivant, est équipée d’assises amovibles de différentes hauteurs », précise l’architecte. Une attention particulière a été portée à la lumière, aux matériaux et aux textures avec du bois, du métal, du textile et un sol souple pour circuler pieds nus. « L’idée est d’offrir des sensations variées, propices aux découvertes visuelle et tactile, jusque dans la grande vasque en mosaïque des sanitaires dessinés sur-mesure. » Sara de Gouy a travaillé avec les enfants avant même la première esquisse : « Je commence toujours par des ateliers autour de l’architecture, puis nous affinons les thèmes après avoir défini les besoins en explorant les plans, les typologies et les usages. » Une méthode qui reste trop rare selon elle : « La concertation se généralise, mais elle est parfois déconnectée de la maîtrise d’œuvre, ce qui entraîne une perte d’information. »