37 % des adultes passent plus de 8 heures par jour en position assise.
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Quelle que soit la quantité d’activité physique pratiquée dans la semaine, passer plusieurs heures de suite en position assise est mauvais pour la santé. L’Anses conseille désormais de marcher 5 minutes toutes les 30 minutes.
Sept heures par jour : c’est le temps que chaque Français passe chaque jour assis, en moyenne. C’est déjà trop, et certains le restent bien plus longtemps : plus d’un tiers des adultes sont assis plus de huit heures au quotidien. Or, que ce soit devant la télévision, un ordinateur ou un livre, autour d’une partie de carte ou dans sa voiture, assis, un peu avachi ou franchement allongé, cette sédentarité en dehors des heures de sommeil est délétère. Et ce, même si l’on est sportif par ailleurs.
L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) nous recommandait depuis 2016 de faire quelques pas toutes les 90 à 120 minutes, ce que les autorités sanitaires avaient traduit par « se lever toutes les deux heures ». L’Anses vient de réviser sa copie : pour rester en bonne santé, les adultes devraient marcher 5 minutes toutes les 30 minutes. Quant aux enfants, ils devraient même s’astreindre durant ces 5 minutes à une activité plus intense. Le tout, en particulier « dans les périodes suivant les repas ».
Diabète, maladies cardiovasculaires et même cancers
Rester trop longtemps assis, c’est risquer de tomber malade. « Les effets sanitaires des temps prolongés de sédentarité sont désormais bien documentés, écrit l’Anses dans un communiqué accompagnant l’avis publié dans la nuit de mardi à mercredi. Ils augmentent le risque de développer certaines maladies chroniques telles que le diabète de type 2, l’obésité, les maladies cardiovasculaires, certaines pathologies respiratoires ou ostéoarticulaires, ainsi que certains cancers. » Chaque « rupture de sédentarité » offrirait de petits bienfaits ponctuels sur certains paramètres qui, répétés et mis bout à bout, auraient « des effets adaptatifs (chroniques) et protecteurs pour la santé ».
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Après avoir passé en revue la littérature scientifique sur le sujet, l’agence sanitaire estime que se lever, marcher, ou monter des escaliers « 5 minutes toutes les 30 minutes à intensité faible à modérée, améliore les paramètres métaboliques, comme la glycémie ou l’insulinémie ». Se mettre debout ne suffit pas, précise l’Anses après avoir passé en revue 40 études. Quant aux « autres formes d’interruption (yoga, Tai-Chi, posture dynamique sur ballon de stabilité, etc.) », leurs effets n’ont pas été suffisamment étudiés. Du côté des paramètres vasculaires, l’étude de 24 articles montre que rompre la sédentarité semble avoir des effets, mais pas de façon suffisamment établie pour émettre des recommandations sur une durée et une fréquence optimales.
Enfin, les ruptures de sédentarité amélioreraient aussi les fonctions cognitives : 26 articles scientifiques ont été analysés par l’Anses et si « le poids des preuves est faible », admet l’avis, la rupture de sédentarité semble avoir des effets favorables « sur certains paramètres cognitifs tels que le temps de réaction, la fatigue perçue et l’humeur ». Et si vous renonciez à envoyer cet e-mail à un collègue, et choisissiez plutôt de vous lever pour aller lui parler en personne ?