1 Son nom est cité pour Matignon

Le président du Sénat, Gérard Larcher, est l’un des principaux barons de LR. Selon Politico, cet habitué de l’île de Batz (son beau-père alsacien, tombé amoureux du coin, y fit l’acquisition d’une petite maison, il y a une cinquantaine d’années) fait partie des profils évoqués pour remplacer Sébastien Lecornu en tant que Premier ministre, en cas de rabibochage entre la droite et la macronie. Une hypothèse que le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, n’a pas complètement exclue. Réputé pour son caractère rond, Gérard Larcher apparaît comme un parfait pacificateur en chef. Mais sa prudence légendaire a de grandes chances de le retenir. Plus que jamais, il n’y a que des coups à prendre à Matignon. Le RN a averti qu’il censurerait désormais toute équipe gouvernementale nommée par Emmanuel Macron. Le PS ayant durci le ton ces derniers jours, les chances de survie d’un Premier ministre LR sont proches de zéro.

2 Il sera consulté en cas de dissolution

Si Emmanuel Macron décide de dissoudre l’Assemblée nationale, il devra avant cela procéder aux consultations prévues par la Constitution. Selon l’article 2, trois personnes doivent impérativement être mises dans la boucle : le Premier ministre, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et le président du Sénat, Gérard Larcher. En septembre, sur France 2, ce dernier se montrait sceptique sur la pertinence d’un tel scénario : « Je ne suis pas certain qu’une nouvelle dissolution conduise à une clarification », justifiait-il. Il espère, en tout cas, que le chef de l’État respectera davantage la lettre de la Constitution qu’en juin 2024. Gérard Larcher avait estimé avoir été « informé, et non consulté » au sujet de cette initiative présidentielle (l’entretien téléphonique n’avait duré qu’une minute trente).

Gérard Larcher passe régulièrement ses vacances à l’île de Batz, près de Roscoff (29), où son beau-père alsacien, tombé amoureux du coin, fit l’acquisition d’une petite maison, il y a une cinquantaine d’années.Gérard Larcher passe régulièrement ses vacances à l’île de Batz, près de Roscoff (29), où son beau-père alsacien, tombé amoureux du coin, fit l’acquisition d’une petite maison, il y a une cinquantaine d’années. (Photo Sophie Dirou/Le Télégramme)3 Il assurera l’intérim si Macron démissionne

Emmanuel Macron va-t-il être poussé à la démission ? La pression a augmenté avec la demande de présidentielle anticipée faite par Édouard Philippe. L’ancien Premier ministre estime que ce scénario permettrait de « sortir d’une façon ordonnée et digne d’une crise politique qui nuit au pays ». Dans ce cas de figure, la Constitution est très claire. C’est le président du Sénat, donc Gérard Larcher, qui assurerait l’intérim, le temps d’organiser l’élection d’un nouveau chef de l’État. L’article 7 alinéa 4 est, en effet, ainsi rédigé : « En cas de vacance de la présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d’empêchement constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du président de la République, à l’exception de celles prévues aux articles 11 et 12, sont provisoirement exercées par le président du Sénat et, si celui-ci est à son tour empêché d’exercer ces fonctions, par le gouvernement. »

Le centriste Alain Poher est à ce jour le seul président du Sénat à avoir assumé l’intérim de la présidence de la République, et cela à deux reprises : après la démission du général de Gaulle en 1969 et après le décès de Georges Pompidou en 1974.