Son ventre proéminent à portée de vue, Camille, 35 ans, franchit les rames du métro de la ligne 1, à la Défense. Il est presque 9 heures du matin, c’est encore l’heure de pointe. Les yeux rivés sur leur téléphone, certains voyageurs ne la remarquent même pas. Puis, alors que les portes se ferment, un homme d’une cinquantaine d’années l’aperçoit et se lève immédiatement pour lui céder sa place. Elle le remercie d’un sourire. « Mais ce n’est pas tout le temps comme ça », glisse cette architecte.
Enceinte de presque six mois, Camille a quitté ses habitudes de Parisienne d’adoption : elle ne slalome plus sur les quais, elle a arrêté de se faufiler pour rentrer dans un wagon plein à craquer. « Si je dois attendre un autre métro, j’attends. » Tant pis si elle arrive en retard à une réunion.