Par

Augustin Delaporte

Publié le

8 oct. 2025 à 7h54

C’est l’une des petites nouveautés de la rentrée 2025. Depuis l’arrêté du 4 septembre, le dispositif du « tourne à gauche indirect » est expérimenté dans cinq villes de France, dont trois de la région parisienne : Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine), Cachan et Villejuif (Val-de-Marne). Celui-ci a pour but de permettre aux cyclistes de traverser les intersections de manière plus sécurisée, en évitant de se positionner au milieu du carrefour.

Expérimentation de 36 mois

Déjà mis en œuvre au Danemark, aux Pays-Bas ou encore en Suisse, le « tourne à gauche indirect » pour les cyclistes et conducteurs d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) débarque fin 2025 sur quatre carrefours d’Île-de-France.

Validée par le Conseil interministériel de la sécurité routière (CISR) le 17 juillet 2023, avant de faire l’objet d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI) national auprès des collectivités territoriales, l’initiative va désormais être expérimentée durant 36 mois (soit 3 ans), période durant laquelle des rapports et enquêtes seront réalisés auprès des usagers, cyclistes et automobilistes pour juger de son efficacité.

Les lieux de l’expérimentation en Île-de-France

Deux départements de la région parisienne ont répondu à l’appel et testeront le dispositif sur les carrefours suivants :

Bourg-la-Reine

  • Carrefour RD920 / RD74 (Rue de Fontenay et Rue du 8 mai 1945)
  • Carrefour RD920 / RD74 (Rue de la Bièvre et Rue du 8 mai 1945)

Cachan

  • Carrefour RD127 (Rue Camille Desmoulins / RD157 (Avenue Louis Georgeon)

Villejuif

  • Carrefour RD7 (Boulevard maxime Gorki) / RD161 (Boulevard Paul Vaillant-Couturier) / Rue Jean-Baptiste Clément

Une traversée en quatre étapes

Plus globalement, ce dispositif concerne les carrefours à grande circulation et incite le cycliste (ou usager d’EDPm) à les traverser en deux temps, en allant se positionner dans un sas aménagé à cet effet et positionné en aval du feu, dans la rue de droite – plutôt que de se positionner au milieu du carrefour -, avant de traverser l’intersection en allant tout droit.

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Schématiquement, la traversée se découpe en quatre étapes : au feu rouge, l’usager stationne à droite dans un sas. Au feu vert, il se déplace pour stationner dans un autre sas de la rue de droite. Au feu rouge, il stationne. Puis, au feu vert, il démarre en même temps que les autres véhicules en restant du côté droit de la chaussée.

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Les quatre étapes en images. (©Comité Interministériel de la Sécurité Routière du 17/07/2 023)

« On n’a pas encore de retours d’utilisateurs, mais c’est une méthode que l’on conseille aux débutants en vélo-école, pour qu’ils évitent de se retrouver au milieu du carrefour, ce qui peut être dangereux quand on n’est pas encore très à l’aise », commente pour actu Paris un bénévole de l’association cycliste francilienne, Mieux se Déplacer à Bicyclette (MDB).

Un autre membre de MDB abonde : « En théorie, c’est une bonne chose. Cela va permettre de mettre en sécurité des civils dans des situations difficiles. Il faudra cependant être attentif aux aménagements, au fait qu’il y ait suffisamment d’espace et au volume du trafic pour ne pas que cela l’engorge encore davantage sur des gros carrefours comme place de la Bastille, en direction de Richard-Lenoir. »

Une signalisation spécifique

Côté signalisation, un panneau (horizontal ou vertical) servant à informer de la manœuvre à effectuer pour tourner à gauche de manière indirecte et un marquage au sol permettant d’indiquer aux usagers leur espace d’attente et la position dans l’espace d’attente seront installés.

Exemple d'un panneau de « tourne-à-gauche indirect ».
Exemple d’un panneau de « tourne-à-gauche indirect ». (©Comité Interministériel de la Sécurité Routière du 17/07/2023)

Des rapports effectués après le lancement de l’expérimentation, à mi-parcours et 6 mois avant le terme de l’expérimentation, permettront de déterminer, entre autres : la compréhension du dispositif par les usagers, l’évolution des comportements et des conflits, de l’accidentalité, des situations à risque, mais aussi l’impact du dispositif sur la fluidité du trafic, ou la facilité d’appréhension de la signalisation proposée.

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