Coécrit avec le journaliste spécialisé Didier Ravon, le livre raconte l’incroyable triomphe d’un marin, qui fait face en même temps à un cancer et aux océans, sur la plus éprouvante des courses à la voile autour du monde.
Un témoignage qu’il voit comme un message d’espoir, pour montrer « ce que l’on peut encore réussir à faire, même malade ». Aujourd’hui, confie-t-il, les signaux médicaux sont « stables », mais il a « perdu énormément de poids ».
Sa tumeur, un cancer rare, a pris naissance sur la paroi externe de l’intestin grêle. Elle a entraîné d’importants maux de ventre et l’a obligé à adapter son alimentation et son sommeil. D’habitude, elle survient chez les personnes âgées de 60 ans et plus.
« Il y a beaucoup de gens qui vivent avec ce genre de maladie. Moi, j’ai déclaré ce truc-là à 39 ans. Aujourd’hui, je ne suis plus en état de faire de la course au large. Ma carrière est entre parenthèses, en pause… j’espère la plus courte possible », confie le navigateur rencontré à Concarneau, son port d’attache désormais.
« Avoir un objectif »
Depuis le diagnostic, Dalin a assidument pris son traitement quotidien, sur les pontons des Sables-d’Olonne comme en plein coeur des cinquantièmes hurlants. Il a aussi subi une opération en février, quelques semaines après son retour à terre, alors que la tumeur avait progressé.
« La date de l’opération aurait été sensiblement la même si je n’étais pas parti », dit Dalin, qui a « souvent réussi à oublier » la maladie alors qu’il naviguait autour du monde.
Contacté par Gallimard avant son départ autour du monde pour poser par écrit ses aventures, il y voit l’opportunité, une fois revenu à terre, de se livrer enfin sur le cancer et s’y consacre tout l’été.
« Si ça sert à des gens qui traversent ce genre de choses, même quatre personnes, ça serait super », estime le navigateur, qui ne veut pas faire de son cas précis « une généralité ».
Vendée Globe: Charlie Dalin remporte la course en un temps record
« Chaque cancer est différent. Il y a une part de mental et il y a une part que tu ne peux pas maîtriser. J’ai pu m’adapter car c’était un traitement simple auquel mon corps a bien réagi. Cette réalité n’est pas la même pour tout le monde », dit-il.
Quelques semaines après son retour à terre, Dalin luttait pour marcher à cause de l’opération. « Mais peu importe que ça soit un Vendée Globe ou des tours de service à pied, l’important c’est d’avoir un objectif », estime-t-il.
Début septembre, le navigateur normand a pu refaire une sortie technique sur l’Imoca Macif, confié temporairement au navigateur britannique Sam Goodchild pour les courses de l’année.
A l’issue de cette saison, l’avenir sportif du projet est pour l’instant indéterminé. Le marin estime qu’un exercice aussi lointain et éprouvant que le tour du monde n’est plus réaliste à envisager pour lui.
« Le prochain Vendée Globe, ce n’est pas possible dans mon cas et dans l’état actuel de la science, mais je garde espoir de revenir un jour, peut-être sur des transatlantiques », glisse-t-il, déterminé.