« Regarde ! C’est trop beau ! » Chaque ouverture de carton est assortie d’une exclamation à la découverte de son contenu. « Le mardi matin, c’est un peu Noël », sourit Camille Lebon. À 42 ans, la gérante de la librairie Nozika partage à chaque livraison hebdomadaire de livres l’enthousiasme de son employée et binôme Anna Rossi. Aguerrie à la littérature jeunesse depuis son passage à la Boîte à histoires, cette dernière l’a rejointe il y a un an au 70 de l’avenue des Chartreux (4e).
C’est à la faveur d’une reconversion liée à la naissance de son fils, il y a sept ans, que Camille Lebon a quitté l’univers des festivals de cinéma et littérature dans lequel elle a évolué pendant quinze ans, pour ouvrir sa propre librairie. « J’ai retrouvé le plaisir de la lecture quand mon fils est né, raconte-t-elle. La littérature jeunesse est devenue un lieu d’expression pour les artistes plastiques qui, à travers leurs peintures, collages et dessins, rendent leur art accessible, avec une créativité folle. »
Camille Lebon découvre l’écriture de Marion Brunet à travers Sans foi ni loi, roman pour lequel l’autrice recevra la Pépite d’or 2019 au salon du livre jeunesse de Montreuil. « J’ai adoré cette littérature qui s’adresse à des jeunes en construction et qui, à la différence de la littérature adulte, hyper plombante, est positive, porteuse d’espoir et emplie de références à la pop culture qui offrent plusieurs degrés de lecture, qu’on soit petit ou grand. »
Entre l’idée d’une librairie et la concrétisation de l’ouverture de Nozika, un an et demi s’est écoulé. L’Agence régionale du livre, qui accompagne et forme la future libraire, lui conseille une installation dans le secteur des Chartreux (4e). « Ça tombe bien, j’habite à cinq minutes de là depuis dix ans, mon fils est scolarisé ici », glisse-t-elle.
Le local de Nozika (un nom qui fait autant référence au Nausicaa de Miyazaki qu’à la princesse d’Ulysse de l’Odyssée) est trouvé en un clin d’œil par le biais d’une amie kiné qui travaille dans la rue d’à côté. Avec l’aide du scénographe designer Nicolas Gueniau, elle optimise ses 45 m² d’espace de vente pour jouer au maximum avec les modules de rangement, lui permettant d’accueillir une trentaine de personnes, les soirs de rencontres avec des auteurs et illustrateurs.
« Une ambiance très chouette et chaleureuse »
De quoi assouvir la soif de rendez-vous qui anime la maîtresse des lieux. « On a pas mal de partenariats avec les établissements scolaires autour, des enfants qui ne sont jamais venus en librairie viennent nous voir, je suis hyperfière de ce qu’on a réussi à créer ici, une ambiance très chouette et chaleureuse », se réjouit Camille Lebon, faisant abstraction du salaire qu’elle n’arrive pas encore à se verser.
Un constat que confirme le regard d’une petite fille qui s’illumine au moment où Anna Rossi lui dégote l’ouvrage qu’elle était venue chercher. « Tu veux qu’on le garde pour que l’illustratrice te le dédicace ? », demande la libraire. Car après avoir reçu Mathilda Di Matteo pour La Bonne Mère, l’un des livres adultes liés à la parentalité qu’on peut retrouver dans un mini-rayon, concentrant les coups de cœur des libraires, Nozika accueillera ce mercredi de 15 h à 17 h, Delphine Bournay, autour d’un atelier, d’une lecture, d’un goûter et d’une dédicace de son livre Le Chaperon, le loup et la dessinatrice. Dès 19 h, place à la soirée Spy family, à l’occasion de la sortie du tome 15 du manga.
Vendredi 10 octobre à 18 h 45, une rencontre-dédicace de Diglee sera organisée par la librairie hors les murs, à la bibliothèque des Cinq-Avenues (4e). En attendant, le 15 novembre prochain, à 16 h, la rencontre avec la star (marseillaise) des podcasts Laure Grandbesançon pour une séance de dédicaces de sa compilation des Odyssées.
Nozika, 70 avenue des Chartreux (4e). 04 91 80 46 38, [email protected]