Un budget avant la fin de l’année ? C’est en tout cas l’un des objectifs premiers du Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu. Ce dernier s’est exprimé depuis Matignon ce mercredi matin.

« Si on voit beaucoup de commentaires dans la presse j’ai de bonnes raisons de vous dire que parmi les bonnes nouvelles, l’ensemble des consultations que j’ai pu avoir avec l’ensemble des partis, il y a une volonté d’avoir pour la France un budget avant le 31 décembre », a-t-il notamment déclaré. Avant de compléter : « Cette volonté éloigne les perspectives de dissolution, il faut que ce budget comporte des paramètres pour permettre à la France d’avancer ».

Sébastien Lecornu a été chargé, par Emmanuel Macron, de trouver un accord d’ici mercredi soir et ainsi tenter de sortir le pays de la crise politique dans laquelle il s’est enlisé. « Ce soir je me rendrai à Élysée pour présenter au président les solutions sur la table si nous arrivons à en trouver », a rappelé le Premier ministre, qui doit d’ailleurs rencontrer les dirigeants du Parti socialiste, ce mercredi à 10 heures.

Une suspension de la réforme des retraites ?

S’il n’a pas évoqué cette piste ce matin, l’idée d’une suspension de la réforme des retraites semble pourtant bel et bien sur la table. Elle a été soulevée par la ministre démissionnaire de l’Éducation, Élisabeth Borne, mardi soir, dans une interview au Parisien. Celle qui avait pourtant fait adopter cette très décriée réforme de 2023, a, en effet, ouvert la voie, « si c’est la condition de la stabilité du pays ».

De quoi satisfaire la gauche ? Raphaël Glucksmann se félicitait à la sortie de Matignon que cette revendication qui « était impossible il y a quelques jours, aujourd’hui devien(ne) possible ». Mais à l’issue de son entretien avec Sébastien Lecornu, le leader social-démocrate du parti Place publique n’était pas en mesure de dire « si ce qu’on nous a proposé dans ce bureau est de nature à éviter la dissolution ».

À droite, en revanche, l’idée hérisse les Républicains, à commencer par son président des Républicains, Bruno Retailleau, qui ne retournera « certainement pas dans un gouvernement dirigé par un homme de gauche », ni d’ailleurs « par un macroniste » et réclame un chef d’équipe « qui ne soit pas proche » du chef de l’État.

Le RN souhaite la dissolution

Du côté du Rassemblement national, une dissolution est toujours réclamée à cor et à cri. Le parti a d’ailleurs décliné l’invitation à Matignon et se projette déjà vers des législatives anticipées. En précampagne, Marine Le Pen s’affichera loin des tractations parisiennes, au Sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).

Pas de rendez-vous non plus pour La France insoumise, qui estime avoir mieux à faire à l’Assemblée nationale, où sa motion de destitution d’Emmanuel Macron sera soumise au nouveau bureau de l’institution. Une première étape dite de « recevabilité » qui devrait être franchie grâce à l’abstention du RN.