Par
Lisa Rodrigues
Publié le
8 oct. 2025 à 8h45
La date n’a pas été choisie au hasard. Jeudi 9 octobre, M’Réso en charge de l’ensemble des mobilités autour de l’agglomération grenobloise fête les 50 ans de M’Tag, le réseau de transport de Grenoble. Et c’est ce même jour que l’intersyndicale a décidé de faire grève contre le plan de restructuration annoncé il y a déjà plusieurs mois par la direction.
« Pendant que certains se féliciteront d’un demi-siècle d’existence et d’un plan d’austérité
à l’encontre du personnel présenté comme inévitable, nous serons en grève pour
défendre l’avenir de nos métiers, nos conditions de travail, l’ADN de notre entreprise et
la qualité du service public que nous devons aux usagers », clame l’intersyndicale de M’Tag dans un communiqué.
Les perturbations annoncées
Cette nouvelle grève après celle des 20 et 21 juin derniers devraient être suivie. « On a toutes les catégories et même des collègues de l’encadrement qui se mettent en grève », assure Fernando Martins, secrétaire et délégué syndical FO chez M’Tag.
Le trafic va logiquement être adapté sur Grenoble pour la journée de jeudi, avec plusieurs lignes de tram et de bus qui ne vont pas être assurées.
Voici les prévisions de circulation pour la journée de jeudi :
- Aucun tramway ne circulera de la journée,
- Les lignes Chrono C3,C4 et C7 resteront au dépôt,
- La ligne de bus Proximo 18 sera à l’arrêt, tandis que les lignes 16, 19, 20 et 22 tourneront au ralenti avec des fréquences plus espacées (entre 17 et 30 minutes).
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« On a une direction complètement sourde »
Comme en juin, les syndicats restent sur la même position : non au plan de réorganisation interne. « Il y a eu 2-3 choses qui ont été repoussées en janvier, mais on sait que ce n’est qu’une question de temps. On a une direction complètement sourde qui va dérouler » son plan, assène Fernando Martins.
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De premières modifications ont déjà été instaurées sur le terrain, avec des résultats loin d’être concluants pour les syndicats. « Sur la ligne C, on a des trams à la bourre tout le temps, souffle le syndicaliste. Les usagers hurlent, ils ratent des correspondances… »
Pour les syndicats, cette restructuration est synonyme de davantage de tâches et de polyvalence, alors que des services sont en manque de personnel et que les salariés sont épuisés. « On nous a déjà pressé le citron il y a deux ans en sortie de Covid. Les gens sont fatigués et là, il y a encore une restructuration ! »
Vers d’autres grèves jusqu’aux municipales ?
L’intersyndicale de M’Tag donne donc rendez-vous dès 5h30 aux trois dépôts du réseau pour marquer leur colère, avant une assemblée générale du personnel au siège du CSE de l’entreprise à Eybens. Et ce, alors qu’à quelques mètres, les officiels célébreront les 50 ans de M’Tag. Les grévistes n’excluent d’ailleurs pas d’y passer une tête… « Ça se décidera en assemblée générale ! »
Ils ne comptent pas s’arrêter là, le préavis de grève courant jusqu’au 31 décembre. Sans compter les municipales qui vont arriver juste après et alors que, pour les syndicats, il y a un manque de soutien des politiques locaux. « On ne les lâchera pas, on ira jusqu’au bout », prévient Fernando Martins.
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