Le conseiller régional William Aucant a été réinvesti co-chef de file du mouvement à Nantes, aux côtés d’une nouvelle colistière, Erika Cadersah. Après un été turbulent, le groupe nantais compte faire entendre sa voix dans les élections à venir.
Se remettre en selle après un été désarçonnant. La France insoumise a trouvé un nouvel état-major pour mener la campagne à Nantes (Loire-Atlantique), en vue des élections municipales des 15 et 22 mars 2026. Mis en retrait début septembre, l’un des co-chefs de file originaux de la campagne, William Aucant, est réinvesti dans ses fonctions. Victime éphémère des turbulences traversées ces derniers mois par les Insoumis nantais, le conseiller régional des Pays de la Loire reprend le pilotage de la campagne aux côtés d’une nouvelle colistière, Erika Cadersah, annonce, mercredi 8 octobre, la direction départementale de La France insoumise. Une conférence de presse est prévue jeudi pour relancer la campagne du mouvement à Nantes.
Les nouveaux chefs de file ont été désignés «à l’issue d’un processus interne, supervisé par le comité électoral national de La France insoumise» précise le mouvement dans un communiqué diffusé mercredi matin. Inconnue hors des cercles insoumis locaux, Erika Cadersah se présente comme une «activiste antiraciste et décoloniale». Âgée de 52 ans, elle s’est notamment mobilisée aux côtés du collectif Urgence Palestine, l’association Autisme 44 ou encore le mouvement nantais contre l’installation d’un centre de rétention administrative (CRA) dans l’agglomération. D’après les informations du quotidien Ouest France, la désignation finale du binôme aurait été prise le 3 octobre. Un appel à candidatures interne au mouvement nantais aurait permis, en septembre, de faire émerger le profil d’Erika Cadersah.
Négocier avec les gauches
La co-cheffe de file originelle de William Aucant, Marina Ferreruela, avait été suspendue, début août, dans la foulée de révélations concernant des accusations internes de harcèlement, de racisme ainsi que la possible couverture d’un viol. Mise en cause, l’élue régionale avait récusé toute passivité face à ces dossiers, soupçonnant une «tentative de déstabilisation de la campagne». Début septembre, la diffusion d’un mail anonyme au sein de la presse locale, avait brièvement rouvert l’affaire en présentant l’éviction de Marina Ferreruela commune un «putsch» interne. Une réunion de crise réunissant les députés nantais Andy Kerbrat et Ségolène Amiot, ainsi que leurs collègues parisiens Louis Boyard et Danièle Obono avait alors entériné la mise en retrait complémentaire de William Aucant.
Un mois plus tard, les instances nationales de La France insoumise ont tranché en faveur du conseiller régional. De retour aux manettes de la campagne insoumise, William Aucant n’a plus que quelques jours pour trouver, avec Erika Cadersah, le chemin d’un éventuel accord avec les autres forces de gauche nantaises, en vue de présenter une liste commune dès le premier tour des élections municipales.
Les négociations entre les autres mouvements de gauche à Nantes se sont poursuivies tout l’été ainsi qu’à la rentrée. Menée par l’écologiste Marie Vitoux, avec le soutien des sections locales du mouvement écologiste et citoyen Avec, du parti animaliste et de Génération écologie, la plateforme «Ambitions communes» a indiqué, fin septembre, que ses adhérents devraient valider autour du 15 octobre toute proposition d’union qui se serait cristallisée d’ici à cette date. En 2020, la liste écologiste avait fusionné au second tour avec la campagne menée par la maire socialiste Johanna Rolland, en écartant la liste citoyenne de Margot Medkour, alors soutenue par La France insoumise.