Au troisième jour du procès en appel des viols infligés à Gisèle Pelicot, mercredi 8 octobre, l’accusé se pose en victime de Dominique Pelicot. « Pour moi, je n’ai pas commis de viol », a insisté Husamettin Dogan devant la cour d’assises d’appel du Gard, à Nîmes. « C’est lui le manipulateur, ce n’est pas moi. C’est lui qui m’a attiré là-bas », a-t-il poursuivi, confronté aux vidéos sur lesquelles on le voit clairement pénétrer à de nombreuses reprises une victime endormie. Interrogé par les avocats de Gisèle Pelicot, Husamettin Dogan estime qu’il y a « deux victimes » dans ce dossier, même si « cette dame-là est plus victime que moi », dit-il. « Elle est victime de toute cette machination cette dame, moi je n’y suis pour rien », nie-t-il encore. La cour doit ensuite entendre le témoignage de Gisèle Pelicot. Suivez notre direct.

Le témoignage de Gisèle Pelicot attendu. Restée discrète depuis le début du procès face au public venu en nombre à Nîmes la soutenir, celle qui a accédé au statut d’icône féministe va devoir de nouveau s’exprimer « pour vraiment tourner la page ». « Elle aurait vraiment préféré rester là où elle est et se concentrer sur sa nouvelle vie et sur son avenir. Mais elle doit en passer par là », a expliqué l’un de ses avocats, Antoine Camus.

Des vidéos visionnées par la cour. Pas moins de 107 photos et 14 vidéos de cette soirée du 28 juin 2019, lors de laquelle Husamettin Dogan s’est rendu à Mazan, sur invitation de Dominique Pelicot, ont été retrouvées sur un disque dur de celui-ci. Plusieurs d’entre elles sont visionnées mercredi, alors que les versions de Dominique Pelicot et de l’accusé de cette soirée continuent de varier.

Un procès probablement prolongé d’une journée. Après l’audition de Gisèle Pelicot, devraient débuter, vraisemblablement dans l’après-midi, les plaidoiries de ses avocats suivies du réquisitoire de l’avocat général. En première instance, douze ans de prison avaient été requis et l’accusé avait été condamné à neuf ans de réclusion. Poursuivi pour « viols aggravés », il risque un maximum de 20 ans de prison. Les plaidoiries des avocats de la défense pourraient elles avoir lieu en fin de journée ou être décalées à jeudi, compte tenu du retard déjà pris par l’audience.