Nationale 3.

Avec sa casquette de double entraîneur de volley-ball, des femmes du Lanester les deux Rivières et des hommes du Patronage laïque de Lorient, Didier Lawson n’a pas chômé, dimanche après-midi, entre la salle Jean-Zay et la salle omnisports du Moustoir. Deux salles, deux ambiances en Nationale 3, avec l’apprentissage du L2R face à Montgermont (0-3) et les ambitions du PLL, avec un succès sans appel face à Rennes EC 3 (3-0).

« Quand Lorient m’a sollicité, j’ai accepté avec plaisir, à condition qu’à domicile je puisse faire les deux clubs. C’est la passion, quand on aime, on ne compte pas ! » Son président lanestérien, Jonathan Gardey, a validé le choix du technicien de 54 ans.

Didier Lawson reste positif en toutes circonstances et il ne cesse d’encourager ses joueurs lorientais tant par la parole que par le geste.Didier Lawson reste positif en toutes circonstances et il ne cesse d’encourager ses joueurs lorientais tant par la parole que par le geste. (Photo Anne Le Nézet)« J’avais déjà craqué »

L’entraîneur bénévole gère certains de longue date. « Des joueurs ont évolué avec moi en N2 à Clohars-Carnoët, en 2023 et en 2024. Ils m’ont demandé si je voulais tenter l’aventure à Lorient ». Et ce n’est pas la première fois. « Je m’occupais des jeunes à Vannes et de Clohars, j’avais beaucoup hésité avec la distance. Mais ces joueurs que j’ai connus tout petits à Vannes avaient déjà joué sur la corde sensible, et j’avais déjà craqué. »

Entre ses Lorientais et ses Lanestériennes, il n’y a qu’un point commun, « l’aspect technique pur. » Sinon, « dans le volley féminin, l’aspect défensif est beaucoup plus important. Chez les garçons, c’est réception, passe et boum ! » Les Lorientais ont ainsi gagné, dimanche, avec quelques rappels à l’ordre. « L’intérêt pour eux est qu’un coach voit les choses, et donne des repères, pour être encore plus efficaces. » Surtout en vue du déplacement du dauphin chez le leader Angers, le 19 octobre.

« Il est très humain, on l’aime beaucoup »

Côté gestion humaine, le technicien tranche. « C’est complètement différent ! Chez les garçons, ça rentre plutôt dans le défi et ils vont sur la charge explosive. Chez les filles, il y a une partie gestion émotionnelle qui va vers la prise de confiance. »

La capitaine, Jean Conan, apprécie ses interventions. « Ce qu’il dit est pertinent, mais on a parfois du mal à l’appliquer. Il est pédagogue et il nous apporte beaucoup, même aux anciennes. Il est très humain, on l’aime beaucoup. »

Les propos distillés pendant le match de Montgermont en attestent. « On se détend, on sourit. L’essentiel, c’est de se battre. C’est bien, appelez vos ballons ! L’activité défensive est intéressante. » Ce professeur de sport en collège justifie sa philosophie. « Ce doute côté mental des filles, c’est de la psychologie. C’est cette charge sociétale due à l’éducation : le garçon représente la force, la fille la douceur. Il y a cette transposition dans tous les sports. »

Didier Lawson court aussi quatre soirs en semaine pour les entraînements. « Ce n’est pas du tout le même rapport humain et psychologique, d’où l’intérêt d’entraîner des garçons et des filles », sourit l’intéressé. Ce double coaching reste un exercice de haute volée.