Une semaine après son podium au Japon, le premier qu’il fêtait avec Honda, Joan Mir a regretté amèrement une opportunité gâchée en Indonésie. Il a parcouru à peine plus de 8 kilomètres en course, dimanche, avant de mordre la poussière à la fin du deuxième tour. Pourtant, l’Espagnol pensait avoir les capacités de viser haut, ce qu’a démontré son rythme, ainsi que celui de son coéquipier, tout au long du week-end.

« Je suis très en colère parce que je ne m’attendais pas à ce qui s’est passé aujourd’hui. On a eu un problème avec le pneu arrière », a-t-il expliqué dimanche après-midi au site officiel du MotoGP. Mir a décrit un pneu arrière « complètement impossible à faire monter en température » et une moto par conséquent « inconduisible ». Il avait pourtant réussi à gagner cinq places dans le premier tour, avant que sa course s’arrête brutalement.

« Il faut qu’on analyse ce qui s’est passé et ce qu’on doit faire. On n’avait pas fait beaucoup de tours avec ce pneu medium et il faut probablement qu’on comprenne un peu mieux [ce qui s’est passé]. Dans le premier tour, je n’arrivais pas à stopper la moto dans le moindre freinage. Quand je suis arrivé dans le dernier secteur, j’ai juste freiné derrière Álex [Márquez] et j’ai perdu l’avant sans la moindre alerte. Mais c’était la conséquence du fait que je n’arrivais pas à bien piloter. »

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« Il nous manquait quelque chose parce que je n’arrivais pas à… Ça n’est pas que je suis tombé en essayant de dépasser quelqu’un. J’étais derrière, j’essayais juste de faire chauffer mon pneu arrière, et à chaque point de freinage j’élargissais. J’allais complètement au large sans pouvoir pousser », a décrit le pilote Honda. « C’est la raison pour laquelle je suis très en colère. Il faut qu’on comprenne pourquoi, ce qu’on a fait de différent ou ce qu’on peut améliorer parce qu’on a loupé quelque chose aujourd’hui, au niveau technique. Donc on va regarder et en tirer des enseignements pour l’avenir. »

Après cet abandon, le 11e pour lui dans un Grand Prix cette saison, Joan Mir alerte sur les conséquences de courses ainsi gâchées pour une équipe dont les progrès ont été notables cette année. « Maintenant, l’addition est plus lourde quand on tombe, car je pense qu’on aurait pu se battre pour le podium aujourd’hui. Donc j’espère qu’on va pouvoir comprendre ce qui s’est passé, pour l’avenir », a-t-il souligné.

Cette difficulté à faire monter le pneu en température est un sentiment qui revient régulièrement chez les pilotes, bien qu’il ait été exacerbé dans le cas de Joan Mir dimanche, et avec des conséquences radicales. À ses yeux, la singularité de Mandalika pourrait expliquer en partie ce qu’il a ressenti : « Cette piste est différente et cette carcasse aussi, elle est plus dure. Cette piste a été un cauchemar pour tout le monde. »

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Le fait est que la hiérarchie observée tout au long du week-end a été atypique, au point que Marc Márquez ait lui-même eu du mal et que Fermín Aldeguer, avec un pilotage qui n’appartient qu’à lui, ait pu réellement performer sur la Ducati. Seulement, Joan Mir y voit une opportunité que Honda aurait dû saisir.

« Quand on a ce genre de chaos, on peut avoir des personnes différentes en lutte devant, et c’est un peu ce qui s’est passé aujourd’hui. La course a été très lente en termes de rythme. C’était une course dans laquelle il fallait contrôler tout le temps, et je crois que personne n’a vraiment pu pousser, à part Fermín qui a fait du super boulot. »

« J’ai eu l’impression que le week-end a été très étrange, aujourd’hui tout le monde avait l’opportunité de monter sur le podium. Alors, d’un côté, c’est bien, mais de l’autre, il faut qu’on comprenne [ce qui nous est arrivé] pour éviter que ça se reproduise, car les conséquences sont maintenant plus grandes que par le passé. Chaque fois qu’il nous arrive quelque chose, les conséquences sont plus lourdes. »

Trop de changements de réglages samedi

Samedi, ce sont les changements de réglages sur sa moto que déplorait Joan Mir. Cinquième de la course sprint, il pouvait estimer s’en être sorti avec les honneurs mais considérait qu’avoir fait le dernier temps de la Q2 lui avait coupé les jambes.

« Le problème, ça a été les qualifications. On a énormément touché à la moto en termes de réglages, on l’a modifiée en essayant d’en faire plus que ce qu’on aurait probablement dû », expliquait alors le pilote espagnol. « Hier, on a fait une bonne journée, et aujourd’hui on a essayé de faire des choses au niveau des réglages, d’assez gros changements, et normalement quand on fait ça, on recule, et c’est ce qui s’est passé. »

« Je n’avais pas la confiance pour faire un bon tour en qualifs. Dans le seul tour dans lequel j’ai pu pousser un peu, j’ai eu un drapeau jaune et ça a gâché nos chances de figurer sur les deux premières lignes. Ensuite, la course [sprint] a été bonne, le rythme était bon, c’était un rythme grâce auquel j’aurais probablement pu me battre pour le podium. Les deux premiers avaient quelque chose en plus, mais après eux, je pense que j’étais un des plus forts. »

À ce stade du week-end, le pilote Honda voyait encore le verre à moitié plein. « C’est un circuit que je n’apprécie généralement pas beaucoup, ça n’est pas ma piste préférée. Et je m’attendais à avoir des difficultés ici […] mais c’est une très bonne surprise de pouvoir être compétitif et d’avoir eu le rythme du podium aujourd’hui », retenait-il en effet.

Après cela, et malgré sa 12e place sur la grille, Joan Mir pensait encore pouvoir viser le top 5 en course. Il n’a donc pas eu le temps de le confirmer. À son abandon dimanche s’est ajouté le contact qui a fait reculer Luca Marini, alors en lutte pour la deuxième place. Johann Zarco, lui, a été touché par un problème d’embrayage. Autant de couacs qui ont mené Honda à une moisson correcte (16 points au championnat constructeurs, 23 au total), mais sans doute bien inférieure à ce qu’il aurait été possible de faire.

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