Un nouvel atelier d’assemblage près de Rennes, des ventes qui en hausse, une augmentation de capital… Les semaines sont chargées chez Galian. La petite entreprise, qui a vu le jour en 2019 à Rennes, a fêté, en juillet, un événement tout symbolique : l’assemblage et la livraison de son 100e vélo-cargo. Un engin électrique haut de gamme (plus de 9 000 €), fabriqué à plus de 80 % en France. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment un vélo-cargo. Le Formidable – le petit nom de ce deux-roues – combine une partie cargo, avec un caisson à l’avant, et une partie « long tail », avec un porte-bagage rallongé à l’arrière. Une configuration qui permet de transporter jusqu’à deux adultes et deux enfants en même temps. « C’est unique au monde », assure Jean-Marc Lesimple, l’un des trois cofondateurs de l’entreprise, avec Vincent Renard et Franck Lamiré.

Pour le dirigeant, l’heure est venue de passer à l’étape supérieure et d’aller au-delà des 600 000 € de chiffre d’affaires généré depuis le début de la commercialisation, en 2024. « Nous considérons que nous avons bouclé la preuve de concept. On sait que notre vélo plaît, que le marché du vélo se développe, donc nous pouvons avancer. »

Un premier pas a été franchi en septembre 2024, avec le déménagement de l’entreprise dans de nouveaux locaux à Noyal-Châtillon-sur-Seiche (35). Soit à une poignée de kilomètres du Bâtiment 78 de la Janais, l’hôtel-pépinière d’entreprises de Rennes Métropole, où Galian n’est resté que six mois. Avec son nouvel atelier de 200 m², la TPE de neuf salariés affiche une capacité de production de 500 vélos par an. S’il faut aller plus loin, un nouveau déménagement sera nécessaire.

Développement commercial et deuxième modèle

Or « aller plus loin » est justement l’objectif de Galian. Pour soutenir son développement, une augmentation de capital a été lancée afin de récupérer 1 M€ d’ici la fin de l’année, en échange de 20 % des parts de l’entreprise. Un peu moins de 50 000 € ont déjà été levés sur une plateforme de crowdfunding ; le reste sera apporté par des fonds d’investissement et des business angels. Ce n’est pas la première opération financière de Galian, qui a déjà levé 600 000 € en 2024 auprès de trois investisseurs particuliers.

Avec l’argent frais, Galian veut accélérer son développement commercial en France. Notamment en créant un réseau de revendeurs « ambassadeurs » de la marque, explique Jean-Marc Lesimple. Autres priorités : booster la production, pour atteindre 170 vélos livrés en 2025 et dépasser les 2 000 par an en 2029, tout en continuant à améliorer le produit, à faire baisser son prix de revient et à travailler sur un nouveau modèle.

L’export en ligne de mire

D’ici 2027, Galian veut aussi se développer à l’export. « Dans l’Hexagone, le marché du vélo-cargo représente environ 40 000 unités. En Allemagne, c’est 200 000 », rapporte Jean-Marc Lesimple. Il y a donc un vrai potentiel d’évolution en France mais aussi la possibilité d’aller chercher des clients en Allemagne ou en Suisse.

Galian envisage par ailleurs de lancer une offre de location, pour permettre aux clients de tester le produit avant de débourser une somme conséquente, et d’élargir sa clientèle, aujourd’hui très familiale, aux professionnels. Autant de projets qui doivent permettre à l’entreprise rennaise de « garder son avance », selon son dirigeant. Elle vise un chiffre d’affaires de 5,5 M€ dans trois ans.