Six ans, cela compte dans une vie… Alors mardi soir, dans les grands salons de l’hôtel de ville à Nancy, Alban Vibrac avait de l’émotion dans la voix quand il a ouvert l’assemblée générale de la fédération départementale du BTP. Sa dernière en tant que président de l’institution, après deux mandats de trois ans. « C’était un beau mandat, une belle maison », confiait le dirigeant peu avant le début l’assemblée générale.

Interrogé un peu plus tôt dans la journée, Alban Vibrac avait dressé une ultime fois le tableau de santé d’un secteur qui va moins mal qu’on pourrait le craindre au vu de l’instabilité politique que connaît le pays.

La note de conjoncture publiée, en septembre, par la Cellule économique régionale de la construction (CERC) fait notamment état d’une hausse de 9,1 % des logements neufs mis en chantier dans le département et de 13,7 % pour les logements neufs autorisés. « Pour être très clair, 2024 avait été une belle année, 2025 est une année correcte jusqu’à maintenant, résumait Alban Vibrac. Globalement, ça va mais ce qui ne va pas du tout, c’est qu’on n’a plus de projet. Il n’y a plus aucune visibilité. »

Avec son franc-parler habituel, Alban Vibrac avait fait part de son inquiétude par rapport au contexte politique actuel mais sans se départir de son optimisme. « On est très inquiets comme tout un chacun, mais on reste combatifs, vaillants et toujours debout, ajoutait-il. Il y a eu la crise du Covid, la guerre en Ukraine, l’envolée du prix des matériaux et on est toujours là. Il y a toujours cette envie. »

« On ne rentre pas dans une période euphorique »

Après son discours, Alban Vibrac a symboliquement transmis les clés de la présidence à son successeur, Arnaud Tisserand. Seul candidat en course, le PDG de l’entreprise de second-oeuvre Lagarde et Meregnani, basée à Maxéville, incarnera l’organisme pour les trois ans à venir. « On ne rentre pas dans une période euphorique », lâchait le dirigeant en faisant référence aux turbulences actuelles. « Mais c’est là que la fédération prend tout son sens pour porter notre voix et dire ce qui ne va pas… »

Ses priorités ? « La formation, les problématiques autour de la performance énergétique et de la REP (Responsabilité élargie du producteur), le développement des compétences, la digitalisation, l’accueil des femmes », énumérait pêle-mêle Arnaud Tisserand avant l’assemblée générale.

Autant de sujets qui serviront de trame à son action pour les trois années à venir…