Par
Jean-Marc Aubert
Publié le
8 oct. 2025 à 12h58
/ EXCLUSIF MÉTROPOLITAIN /
La procédure de l’enquête préliminaire ouverte contre X pour de présumées détournements de fonds publics et recel visant la Ville de Montpellier a été délocalisée à Nîmes, selon une source judiciaire, a appris Métropolitain ce mercredi 8 octobre 2025. Désormais, c’est la procureure de la République du tribunal judiciaire de Nîmes, Cécile Gensac et le procureur général près la cour d’appel de Nîmes qui supervisent les investigations des officiers de police judiciaire de la direction interdépartementale de la police nationale -DIPN 34- de l’Hérault.
Une cellule d’enquête a été activée à la brigade financière du Service interdépartemental de la police judiciaire -Sipj- à l’hôtel de police de Montpellier, où, selon nos informations quelque 5 000 documents et pièces diverses sont minutieusement épluchées. Ils ont été saisis lors des perquisitions effectuées en novembre 2024, notamment dans des services de la mairie, à Port Marianne, dont le Centre communal d’action sociale -CCAS- et également de la Métropole. Les directeurs de cette enquête ont déjà rencontré Cécile Gensac pour faire le point sur l’avancée des investigations.
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Cette délocalisation à Nîmes a été demandée durant l’été au parquet général de la cour d’appel d’ici par le procureur de la République de Montpellier de l’époque, Fabrice Bélargent, parti depuis à Orléans. Selon une source policière, le chef du parquet a expliqué cette demande de dépaysement en raison de liens professionnels entretenus avec la Ville de Montpellier, notamment à travers de réquisitions données à la police municipale et à la police métropolitaine des transports pour permettre des opérations et de sa participation au Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance -CLSPD- présidé par Michaël Delafosse, maire et président de la Métropole de Montpellier et dont le nom est cité dans la procédure judiciaire.
Cette délocalisation permet de garantir une parfaite indépendance et neutralité dans les investigations de la police judiciaire de Montpellier qui devraient remettre la procédure à la procureure de la République de Nîmes et au magistrat chargé des affaires économiques et financières avant la fin de l’année, avec deux options pour Cécile Gensac : soit, elle sera classée sans suite faute d’éléments permettant d’établir des faits avérés, soit, l’ouverture d’une information judiciaire au cabinet du juge d’instruction en charge des dossiers financiers au tribunal de Nîmes. Selon une source judiciaire, le maire de Montpellier, son prédécesseur dans ce fauteuil d’édile, Philippe Saurel et d’autres personnes, dont un ancien directeur de cabinet devraient être entendus avant la clôture de cette enquête préliminaire.
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La procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac supervise l’enquête (©Charles Dos Santos)Un rapport de la CRC d’Occitanie
Le 14 novembre dernier, lors d’une longue perquisition, de nombreux officiers de police judiciaire étaient intervenus dans les services administratifs de la ville dans le cadre de deux dossiers distincts, reposant sur des soupçons de détournements de fonds publics et recel de ce délit faisant suite à un rapport accablant de la chambre régionale des comptes -CRC- d’Occitanie rendu public en juin 2023.
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Les magistrats de la CRC pointaient du doigt le coût de l’absentéisme anormalement élevé à la mairie de Montpellier, évalué à 37 M€ par an. Ils déploraient également la présence, jusqu’en 2021, de 297 agents sans affectation, représentant 8 % des effectifs, pour un coût annuel estimé à 10,8 M€. Sur la foi de ce rapport, le procureur de la République de Montpellier avait ouvert une enquête préliminaire quelques semaines avant ces perquisitions. Après la venue des policiers, repartis avec près de 5 000 pièces, Michaël Delafosse avait convié la presse pour livrer la position de la Ville : « Tous les éléments en ma possession prouvent que, non seulement je ne suis pas responsable des situations relevées par la chambre régionale des comptes, mais que j’ai au contraire pris toutes les mesures pour y mettre un terme. Parler d’emploi fictif sous mon mandat est donc diffamatoire », visant des attaques politiques de l’opposition.
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