« Si nous sommes en souffrance, ce sont vos procédures qui ne sont pas traitées. » Ce mercredi 8 octobre, sur le parvis de la gare de Rennes, cinq policiers membres du syndicat Unité alertent les passants sur le manque de moyens dans la police et notamment sur la situation de l’investigation en France. « Il y a actuellement trois millions de plaintes en souffrance », explique David Leveau, secrétaire régional Bretagne d‘ Unité. « Il y a eu une augmentation du nombre de plaintes de plus de 40 % en deux ans en France. C’est ingérable. Le tout a effectif quasi constant. »

« On crève du tout plainte, abonde Stéphane Chabot, secrétaire général Adjoint Unité SGP Police. Maintenant, les assurances demandent que des plaintes soient déposées. Avant, une main courante suffisait sauf que derrière nous avons beaucoup plus de travail. Sans aucun moyen supplémentaire. »

« Je vous plains, rétorque Monique, une retraitée de la fonction publique. On a été cambriolé chez nous. Les enquêteurs ne sont pas allés chercher les images de vidéosurveillance. Ils avaient trop de travail par ailleurs. »

« Selon les services, les enquêteurs ont entre 100 et 300 procédures à traiter, c’est n’importe quoi. Des services comme le Groupe d’appui judiciaire routier, qui traite les infractions de premier niveau, sont complètement cloués sur place. Et c’est de pire en pire. Non seulement les gens portent de plus en plus plainte mais en plus la procédure judiciaire s’alourdit de plus en plus. Il y a de plus en plus d’actes d’enquête à réaliser. On doit attendre l’arrivée des avocats avant d’entendre un gardé à vue. C’est très lourd. Notre logiciel de plaintes est complètement obsolète. Il plante en permanence, il faut régulièrement recommencer toute la saisie. La charge mentale augmente et les responsabilités retombent sur les enquêteurs. »