Cette opération s’inscrit dans la stratégie de Donald Trump d’envoyer des forces fédérales dans les villes démocrates pour lutter contre la «criminalité».

Des gardes nationaux seront «peut-être» déployés d’ici vendredi à Memphis, une ville démocrate dans l’État républicain du Tennessee (sud), a indiqué mardi la chef de la police locale, au cours d’une réunion du conseil municipal. «Quelques membres de la Garde nationale sont déjà à Memphis (…) mais peut-être le 10 octobre, d’ici quelques jours, nous verrons le premier groupe de gardes nationaux arriver en ville», a précisé Cerelyn Davis.

Le président Donald Trump avait signé le 15 septembre l’ordre de déploiement de militaires de la Garde nationale à Memphis, dans le cadre de sa lutte contre la «criminalité» qui cible des grandes villes américaines dirigées par des opposants démocrates. Cette opération «comprendra la Garde nationale, le FBI» et d’autres agences fédérales, avait précisé Donald Trump. Un total de 700 hommes sont censés être déployés.


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Lors d’une audition au Sénat mardi, la ministre de la Justice, Pam Bondi a assuré de son côté que «la Garde nationale (serait) là où elle doit être pour assurer la sécurité des Américains».

«Combattez la pauvreté, pas les pauvres»

Samedi dernier, des manifestants de Memphis avaient défilé dans la rue pour protester contre ces déploiements prévus. «Combattez la pauvreté, pas les pauvres», réclamaient-ils notamment. En attendant cet éventuel déploiement à Memphis, quelque 200 gardes nationaux venus du Texas (sud) sont arrivés près de Chicago (nord). Ils pourraient être déployés en ville mercredi, selon un responsable militaire cité de manière anonyme par le quotidien New York Times.

Le président américain a décrit la grande ville du nord du pays comme une «zone de guerre» et veut y appliquer la même solution qu’à d’autres villes démocrates: des soldats dans les rues, chose très rare aux États-Unis. Le président républicain a autorisé le week-end dernier le déploiement de 700 gardes nationaux à Chicago, provoquant un bras de fer avec les responsables locaux issus du Parti démocrate. Ceux-ci ont contesté la légalité de l’ordre devant les tribunaux, accusant le milliardaire de «punir ses ennemis politiques» sous prétexte de sécurité.

«Les Américains, où qu’ils habitent, ne devraient pas vivre sous la menace d’une occupation par les forces militaires des États-Unis, et encore moins parce que leur ville ou leur État est tombée en disgrâce auprès du président», affirment dans leur recours les autorités de Chicago et de l’État de l’Illinois. Depuis le début de son second mandat, Trump a envoyé ou parlé d’envoyer des troupes dans 10 villes dont Baltimore, Washington, La Nouvelle-Orléans et les villes californiennes d’Oakland, San Francisco et Los Angeles.

Dimanche, une juge fédérale a temporairement bloqué le déploiement de gardes nationaux à Portland, dans l’Oregon (nord-ouest). Elle a argué qu’il n’y avait pas «d’insurrection à Portland ni de menace pour la sécurité nationale», contrairement à ce que soutient l’administration Trump.