PCI Scemm, l’ancienne filiale de PSA devenu Stellantis, spécialisée dans la conception de lignes de production pour l’industrie, a dû faire face à des années difficiles. Désormais restructurée, l’entreprise stéphanoise, filiale d’un groupe taïwanais Tongtai, développe une nouvelle stratégie avec une offre diversifiée et davantage tournée vers le marché local.
 L’entreprise avait été contrainte de supprimer vingt-cinq postes fin 2024©JT/ If Saint-Etienne
L’entreprise avait été contrainte de supprimer vingt-cinq postes fin 2024©JT/ If Saint-Etienne
« Il y a eu jusqu’à 1 500 personnes qui travaillaient sur ce site, raconte Arnaud Sabia, directeur d’exploitation de PCI Scemm et TTGroup France. A la grande époque, on y fabriquait jusqu’à cinquante machines par an ». Puis il y a eu la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et un emballement autour de la voiture électrique.
PCI Scemm est une ancienne filiale de PSA, devenu Stellantis par la suite. Le site stéphanois était alors le centre de fabrication des lignes de Citroën et PSA, dédié aux constructions des moteurs et boîtes de vitesse, jusqu’en 2015, année où Stellantis a choisi d’externaliser cette production comme de nombreux constructeurs à l’époque. C’est ainsi que le machiniste taïwanais Tongtai a fait l’acquisition de PCI Scemm, dans le but de créer un pont entre l’Asie et l’Europe. En 2020, un plan de diversification de l’activité de TTGroup France, filiale française de Tongtai, est établi. Mais l’arrivée du Covid et la guerre en Ukraine viennent mettre un coup de frein à la dynamique amorcée.
Un PSE fin 2024
« La diversification s’est faite, mais n’était pas assez marquée, indique Arnaud Sabia. Avec le Covid, l’Ukraine, puis il y a eu l’emballement autour des véhicules électriques… Ça été très vite. Cela a engendré des coûts financiers hors des quotas acceptables et donc des pertes. Sauf qu’en 2023 et 2024, tout le monde s’aperçoit qu’on est allé très vite sur ces sujets et que le marché contrebraque ». C’est dans ce contexte qu’il est appelé en 2024, pour sortir le groupe d’une situation devenue dangereuse. Il n’était pas étranger au groupe puisqu’il dirigeait jusqu’alors l’entreprise familiale, Ceri, elle aussi reprise par TTGroup France en 2020.
Il y a quelques semaines, après des mois entre Saint-Etienne et Rouen, Arnaud Sabia s’est installé dans la Loire pour poursuivre sa stratégie de diversification de l’offre. Entre temps, une recapitalisation à hauteur de six millions d’euros a été réalisée, moyennant la mise en place d’un Plan de sauvegarde de l’emploi de 25 personnes fin 2024 et début 2025. Cela a permis une restructuration complète de la dette financière, et de pouvoir aller vers cette nouvelle offre.

Fusion
« PCI est moins axé sur l’automobile. On intègre chez PCI, que l’on est en train de fusionner avec TTGroup France, les machines de Tongtai, qui sont plus classiques, précise le directeur d’exploitation. Le site n’était pas connu pour être capable d’avoir une offre régionale ». Et en ajoutant du matériel d’occasion d’autres maques, reconditionné par les équipes, l’idée est que cela change. PCI propose la maintenance, le réoutillage des machines, et le reconditionnement, pour investir les marchés de la Défense, de l’aéronautique, de l’énergie, ou encore de la mécanique générale.
L’entreprise dispose d’une offre allant de la prise en main totale à ponctuelle. A travers cela, Arnaud Sabia souhaite davantage se tourner vers des clients d’Auvergne Rhône-Alpes. « Le territoire est très riche en PME, alors pourquoi aller au bout du monde chercher ce que l’on peut trouver tout près ? ». PCI-TTGroup France compte 120 salariés, pour un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros, et espère atteindre un rythme de croisière de 15 millions d’euros annuels dès 2027. La fusion sera effective d’ici la fin d’année.
