© S. Krikorian – L’état-major de la Flotille de réserve côtière Méditerranée sera basé à Toulon.
Dix escouades de réserve côtières (ERC) doivent être créées en trois ans sur le littoral méditerranéen. Placées sous le contrôle opérationnel du commandant de la zone maritime Méditerranée, le vice-amiral d’escadre Christophe Lucas, ces ERC dépendent d’un nouvel état-major installé à Toulon.
Elles ont pour mission de renforcer la posture permanente de sauvegarde maritime (PPSM), c’est-à-dire d’apporter à la Marine nationale un soutien dans ses missions de renseignement, de surveillance, d’observation et de densifier la présence militaire sur le territoire.
Sur la zone Méditerranée, près de 800 marins réservistes doivent être recrutés et près de 3 000 sur l’ensemble du territoire métropolitain et d’outre-mer. Dans le cadre de la loi de programmation militaire 2024/2030, « 36 ERC sont prévues dans le cadre du doublement de la réserve opérationnelle militaire », précise le capitaine de vaisseau Raphaël Clivaz, commandant de cette Flotille de réserve côtière Méditerranée.
Une surveillance accrue sur le littoral méditerranéen
Ces escouades vont accentuer la présence et la surveillance maritime aux côtés des unités de la Marine et de ce qu’on appelle la chaîne sémaphorique. « C’est l’ensemble des postes de surveillance et de contrôle répartis tout au long des littoraux », indique le commandant.
Elles appuieront l’ensemble des acteurs présents sur l’eau, les douanes, la SNSM (Société nationale des sauveteurs en mer), la gendarmerie maritime, le Cross (Centre régional opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) ou la BSL (Brigade de surveillance du littoral), dans leurs missions.
Elles sont aussi engagées dans la promotion des bonnes pratiques en mer et de la préservation des espaces naturels :
« Nous avons la chance en Méditerranée d’avoir une biodiversité extrêmement riche avec des parcs nationaux et nos escouades participeront à la présence de l’État au sein de ces espaces protégés », assure le commandant.
Elles peuvent ponctuellement renforcer les dispositifs de sûreté en mer comme à terre.
Couvrir efficacement les zones d’intervention
Deux escouades complètes vont s’installer d’ici fin 2025 en Méditerranée, à Cannes et à Sète. Les recrutements sont en cours. Elles regrouperont 70 marins réservistes, avec un marin d’active dans chacune d’elles : « Les marins recrutés jusqu’à présent sont principalement des marins du socle, avec des compétences qu’ils transmettront aux plus jeunes pour assurer la continuité des savoir-être et des savoir-faire de la vie militaire », souligne le commandant Clivaz, ajoutant qu’ils vont disposer d’embarcations rapides : « Des semi-rigides de 7,60 m équipés de deux moteurs de 150 chevaux », pouvant accueillir un équipage de trois à six marins, avec des moyens routiers pour assurer leur mise à l’eau et des drones pour les aider à couvrir toute la zone.
Le commandement de la Flotille de réserve côtière, basée à Toulon
© S. Krikorian – Le capitaine de vaisseau Raphaël Clivaz, nouveau commandant de la Flottille de réserve côtière Méditerranée.
Le capitaine de vaisseau Raphaël Clivaz a été chargé de créer puis de commander la Flottille de Réserve côtière en Méditerranée à Toulon. Entré dans la Marine nationale en 1981, il a notamment été chef d’état-major du Pôle Écoles Méditerranée à Saint-Mandrier. Il est réserviste depuis 2020.
Le Var Information : Où vont être installées ces FRC en Méditerranée ?
Capitaine de vaisseau Raphaël Clivaz : L’idée est de répartir ces escouades sur les endroits où la marine est peu présente. Nous avons commencé à choisir des ports, comme Sète et Cannes. Nous commençons par les départements où il y a peu d’unités militaires. Petit à petit nous compléterons. Tout est soumis à l’autorité ministérielle qui décidera in fine de l’implantation des futures escouades.
C’est vous qui allez les commander ?
J’ai, dans ma carrière militaire, été à la tête de plusieurs écoles. Je suis très attaché à la transmission de ce que j’ai pu apprendre lors de mes 40 années de marine. À la fois des savoir-faire exceptionnels et l’envie de se consacrer à la collectivité. C’est aussi un défi humain d’arriver à constituer ces équipages, comme on le fait sur un bateau.
Deux escouades sont déjà en service en Atlantique depuis 2024. Quels enseignements en avez-vous tiré ?
Les premiers retours d’expérience de La Rochelle et de Bayonne-Anglet montrent que c’est un apport significatif de présence sur le territoire, avec une bonne entente avec les différents acteurs, comme les douanes et la SNSM. Ce sont des marins qui parlent et qui travaillent avec d’autres marins, donc ça se passe très bien. Les jeunes recrues sont extrêmement volontaires et progressent vite dans leur apprentissage de savoir-faire et de savoir-être. Ils ont pu participer au départ du Vendée Globe en Atlantique, mais ce n’est que le début des missions telles qu’elles ont été prévues.