Le cycle “Cinéma et Philosophie” est de retour sur les grands écrans du cinéma Le Méliès à Grenoble à partir du 13 octobre. « Au vu de l’actualité judiciaire très chargée, il nous a paru intéressant de réfléchir sur ce qu’est l’acte de juger », confie Anne Eyssidieux, professeure de philosophie et présidente de la Société alpine de philosophie (SAP) à l’initiative de ces soirées ciné débat. De Cédric Kahn à Clint Eastwood, en passant par Depardon, Farhadi et Kurosawa, cette année, la nouvelle programmation de cette 3e édition imaginée par la SAP, et avec le concours de professeurs de l’UGA, explore la question du jugement sous toutes ses formes : morale, esthétique, judiciaire. “Qu’est-ce que juger ?” Délicate question.
Procès filmés, dilemmes moraux et vérités multiples
À travers des films justement qui présentent des scènes de procès, et après la condamnation de l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, et son mépris envers la justice, les attaques de toute part contre les juges et cette défiance vis-à-vis de l’institution judiciaire, ce cycle promet des soirées bien animées.
« On voit la justice souvent comme un spectacle qui suppose une mise en scène. L’audience est toujours une représentation, qui met en jeu des interrogations majeures. D’où vient l’autorité du juge ? Qu’est-ce qu’une juste peine ? Comment être sûr de bien juger, de bien peser les raisons qui conduisent à la décision ? Devant la gravité des enjeux, on peut penser le jugement non comme un acte de pouvoir ou de domination, mais comme un acte humble de reconnaissance de l’autre et de son point de vue », analyse Anne Eyssidieux. Comme chaque séance est suivie d’une analyse philosophique et d’un échange avec le public, animés par des enseignants et chercheurs en cinéma et en philosophie de l’UGA, aux côtés de la Société alpine de philosophie et du lycée Champollion, chacun pourra juger alors que « juger, c’est bien plus que trancher. C’est reconnaître la complexité de l’humain et la fragilité de toute vérité », souligne Anne Eyssidieux.
À l’affiche de ces cinq soirées, où la justice se joue autant dans la salle que sur l’écran : le 13 octobre, Le Procès Goldman de Cédric Kahn ; le 24 novembre, Délits flagrants de Raymond Depardon ; le 15 décembre, Une séparation d’Asghar Farhadi ; le 2 février, Rashomon d’Akira Kurosawa ; le 16 mars, Impitoyable de Clint Eastwood.
Au cinéma Le Méliès à Grenoble, un lundi par mois, d’octobre à mars, à 20 heures. Tarifs habituels du cinéma.