L’ancien sélectionneur des Bleues, de retour à la tête de la sélection saoudienne depuis un an, a vanté sa «chance» de vivre en Arabie saoudite, dans une interview accordée à L’Équipe.

Hervé Renard se plaît dans le Golfe. Dans une interview accordée à L’Équipe  ce mercredi, l’actuel sélectionneur de l’Arabie saoudite a vanté les conditions de vie du pays dans lequel il vit. «On a la chance de vivre, ici, dans un pays sans aucune insécurité, ce qui n’a pas de prix», a déclaré l’entraîneur de 57 ans.

Revenu durant plus d’un an en France pour guider les Bleues jusqu’aux Jeux Olympiques 2024 (élimination en quart de finale face au Brésil), le technicien a comparé ensuite : «L’insécurité, c’est le pire des maux en France aujourd’hui.  On la ressent, elle est palpable. Sinon, ici, moi, je me sens libre. Mais ma position est particulière, évidemment…»


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«Ce pays avance à grande vitesse»

Celui qui était déjà à la tête des «Faucons Verts» entre 2019 et 2023 – battant notamment l’Argentine en phase de poules de la Coupe du monde 2022 – a fait son retour à la tête de la sélection nationale en octobre 2024. «Des progrès ont été faits : quand je suis arrivé en 2019, les femmes ne pouvaient pas conduire, elles ne pouvaient pas voyager seules sans autorisation», a révélé l’ex-entraîneur de Sochaux (2013-2014) et Lille (2015).

Et d’ajouter sur les changements depuis l’arrivée au pouvoir du prince héritier Mohammed ben Salmane : «Avant 2017 et l’arrivée au pouvoir de « MBS », il y avait encore la pression de la police religieuse (la Mutawa qui était chargée de faire respecter la stricte application de la loi islamique). Huit ans, c’est court, à l’échelle de la construction et de l’évolution d’un pays. Énormément de choses ont été faites en peu de temps et ce pays avance à grande vitesse».

Un retour en Afrique envisagé

En 2024, l’Arabie saoudite restait toutefois l’un des pays les plus en retard à propos des droits humains d’après plusieurs ONG. De nombreux individus «ayant exercé leurs droits à la liberté d’expression et d’association ont fait l’objet d’arrestations et de détentions arbitraires» dans le Royaume l’an passé, selon Amnesty International. «Des dissidents, des intellectuels connus et des militants des droits humains, tous pacifiques» ont par ailleurs été arrêtés par les autorités saoudiennes puis condamnés «plusieurs dizaines d’années de prison ou à la peine de mort pour des publications sur les réseaux sociaux», a rappelé Human Right Watchs.

Concernant le football, Hervé Renard s’est dit concentré sur son prochain objectif : la Coupe du monde 2026 en Amérique du Nord. «Pour l’instant, je pense à mon avenir jusqu’au 14 octobre (date du deuxième match face à l’Irak, en barrage de qualifications pour la Coupe du monde), a glissé l’ancien sélectionneur du Maroc (2016-2019) et de la Côte d’Ivoire (2014-2015). Sinon, je sais que je retournerai en Afrique un jour. Quand on me renverra, peut-être, ou quand il faudra que j’y retourne. C’est le destin qui choisira. Et puis j’espère être à la tête d’une sélection pour la Coupe du monde 2034, qui se déroulera ici. Je n’aurai que 66 ou 67 ans, ça va !»