ENTRETIEN – Rachid Meziane, le premier entraîneur formé en France à diriger une équipe en WNBA, dresse le bilan de sa première saison à la tête du Connecticut Sun.
Suite à la fin de la saison régulière, Rachid Meziane (45 ans), le deuxième entraîneur français de l’histoire après James Wade (champion 2021 avec le Sky de Chicago) à la tête d’une équipe en WNBA, dresse le bilan de sa première saison avec le Connecticut Sun. L’ancien tacticien de Villeneuve-d’Ascq (2019 à 2024) et champion d’Europe aux commandes de la Belgique (2023), est revenu sur son adaptation compliquée avec la ligue américaine et l’apport de la jeune meneuse française Leïla Lacan (21 ans) au sein de son effectif.
Le Figaro. – Que faites-vous depuis la fin de votre saison en WNBA ?
Rachid Meziane. – Nous avons fait le point avec les joueuses, le staff et les dirigeants du Connecticut Sun afin de tirer un bilan à chaud de notre saison (11e/13, 11 victoires, 33 défaites). Je suis resté aux États-Unis pour suivre les play-offs notamment la rencontre entre Phoenix et New York. J’en profite pour «scouter» quelques joueuses (rires).
Quel bilan tirez-vous de votre premier exercice aux États-Unis ?
C’était vraiment dur en première partie de saison (3 victoires contre 20 revers fin juillet). La franchise vit un nouveau cycle… 70% de l’effectif découvrait la WNBA cette saison. On a mis du temps à nous adapter, notamment à cause des blessures en début de saison et les arrivées décalées (Leïla Lacan a rejoint l’équipe début juillet suite à l’EuroBasket).
Atteindre les play-offs l’année prochaine ? C’est réalisable.
Rachid Meziane
Ensuite, nous avons montré une autre identité avec une deuxième partie de saison très satisfaisante (série de 5 succès en 7 matches). On a commencé à mettre notre style de jeu autour du partage du ballon en place. Ce sont de bonnes fondations pour la suite.
Comment jugez-vous la saison «rookie» de la Française Leïla Lacan ?
Il y a eu un avant et un après dans notre saison suite à l’arrivée de Leïla (draftée à la 10e position) ! Elle s’est adaptée en très peu de temps au standard de la WNBA notamment sur son côté athlétique et a gagné la confiance du vestiaire. Ses statistiques sont excellentes pour une «rookie» (10,4 points; 3,7 passes décisives et 2,2 interceptions par match). Elle peut être fière de sa première saison en WNBA.
La meneuse française Leïla Lacan avec le Connecticut Sun en WNBA.
SUSA / Icon Sport
Quels sont vos objectifs la saison prochaine ?
On mise sur les jeunes : Leïla Lacan (21 ans), Aaliyah Edwards (23 ans), Aneesah Morrow (22 ans)… Nous allons ajouter des joueuses vétérans autour pour les accompagner au mieux. Évidemment, on espère fait mieux la saison prochaine , mais il n’y a pas d’urgence de performance ! Atteindre les play-offs l’année prochaine ? C’est réalisable.
Toutes les opportunités dans le haut niveau m’intéressent
Rachid Meziane
En plus de votre mission outre-Atlantique, un rôle dans le staff de l’équipe de France est-il envisageable ?
Toutes les opportunités dans le haut niveau m’intéressent, mais je suis à 100% concentré sur mes objectifs en WNBA. J’ai déjà refusé quelques propositions d’entraîneurs d’équipes nationales. La France reste mon pays bien sûr, j’ai déjà eu un rôle d’assistant avec les Bleues auprès de Valérie Garnier entre 2014 et 2021. Je ferai le point après mes deux premières années de contrat (fin de la saison 2026).
Rachid Meziane, ici avec Marine Johannes, était entraîneur adjoint de l’équipe de France.
Sebastien Bozon / Icon Sport
Quel sera votre programme cet hiver ?
Je vais multiplier les allers-retours entre la France et les États-Unis. Je couperai un peu après les play-offs en WNBA avant de revenir observer les joueuses du championnat français (Boulangère Wonderligue). Certaines vont peut-être repartir avec moi dans le Connecticut (rires).