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Publié le 08/10/2025 16:28
Mis à jour le 08/10/2025 16:28
Temps de lecture : 3min – vidéo : 3min
Patrimoine mondial de l’Unesco : le cabanon Le Corbusier, le discret refuge de l’architecte face à la mer
(France 2)
3min
Direction Roquebrune-Cap-Martin, dans les Alpes-Maritimes, à la découverte du cabanon du célèbre architecte Le Corbusier. Ce lieu unique, face à la mer, est un concentré d’ingéniosité. Créé en 1952, il est désormais classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Une villa somptueuse de la Riviera à Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), où Le Corbusier est convié pour des vacances. Une guinguette où il a pris ses habitudes et depuis la terrasse, juste derrière une porte à l’abri des regards, un modeste cabanon en bois. C’est ici, en 1952, que Charles-Édouard Jeanneret, de son vrai nom, l’un des architectes les plus connus de son époque, dessine la plus petite de ses œuvres pour son usage personnel. « La première cabane qu’il a voulu réaliser, c’est pour lui-même. Donc il a testé en fait le mode de vie très minimaliste. Tout Le Corbusier, c’est vraiment une philosophie de vie. Il a voulu faire petit. Il y a un peu une idée de la chambre d’un moine. Il y a l’idée de la cabine de bateau », décrit Elisabetta Gaspard, responsable du site.
Des fresques sont peintes par l’architecte lui-même sur les murs de l’unique pièce à vivre, dont il a aussi dessiné le moindre élément pour le rangement ou pour y travailler. Un concentré d’ingéniosité à l’époque, pour faire tenir le quotidien dans 15 mètres carrés. L’habitat minimaliste, poussé à l’extrême. « Un tabouret qui devient également un marchepied, si on le positionne sans serrer horizontal, car on doit accéder plus facilement au plafond, aux rangements, pour mettre les valises », poursuit Elisabetta Gaspard.
Une cabane de vacances de seulement 3m66 sur 3m66, dont le plan original a été dessiné par Le Corbusier en moins d’une heure sur un coin de table. Aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce cabanon attire les touristes du monde entier. « C’est original, surtout dans le monde dans lequel on vit maintenant. C’est sympa de voir comment les gens pouvaient avoir une certaine paix et puis être très heureux avec pas grand-chose. », se réjouit une femme.
Ces repas, Le Corbusier les prenait tous au restaurant voisin, parfois avec sa femme. À l’époque, le patron de « l’Étoile de Mer » est Robert Rebutato. Ils deviennent amis et se retrouvent chaque été pendant 18 ans. Dans une scène filmée sur la terrasse, on découvre l’architecte mondialement connu, attablé, savourant la dolce vita. L’image d’un homme simple, loin du faste que lui confère sa célébrité, et qui a préféré cette cabane isolée pour se reposer en harmonie avec la nature.
« Il y a quelque chose de très innovant dans cette cabane chez Le Corbusier, c’est une architecture réversible. Et en cela aussi, elle respecte la nature. On fait tout évidemment pour conserver ce cabanon le plus longtemps possible, mais Le Corbusier imaginait probablement qu’un siècle après lui, ce cabanon n’existerait plus », explique Antide Viand, administrateur des monuments nationaux (Alpes-Maritimes).
Le 27 août 1965, Le Corbusier succombait à une crise cardiaque, alors qu’il se baignait au pied de son cabanon, son refuge, qu’il aimait appeler son château sur la Côte d’Azur.