Conjuring : L’Heure du jugement fait un malheur dans les multiplexes, aux États-Unis, en France, partout. Petit point sur son parcours impressionnant.
L’industrie du jumpscare se porte bien. La saga née du succès de Conjuring en 2013 (320 millions de dollars de recettes pour un budget de 20 millions !) est une véritable poule aux œufs d’or. Les sommes investies sont modestes à l’échelle hollywoodienne, mais les sommes encaissées sont colossales, et ce, de manière systématique. Tous les volets, sans exception, du « Conjuringverse » sont des cartons, ce qui en fait sans doute la franchise horrifique la plus lucrative de l’histoire du cinéma. Et ce n’est pas fini.
Jusqu’ici le record était détenu par La Nonne (allez savoir…) avec 366 millions de dollars au compteur (pour un budget de 22 millions !). Mais il vient d’être battu par le dernier opus des aventures des Warren (Vera Farmiga et Patrick Wilson), non plus réalisé par James Wan, mais par Michael Chaves. L’Heure du jugement dévaste le box-office, au point de se placer parmi les plus gros vendeurs du genre.
Conjuring : L’Heure de l’encaissement
S’il fallait encore une preuve que la presse a peu de pouvoir sur le cinéma grand public, la voilà. Accueilli tièdement par la critique, Conjuring quatrième du nom avait déjà signé le meilleur démarrage de la franchise, voire de l’histoire du genre avec 194 millions de dollars dans le monde. De quoi déjà rentabiliser son budget de 55 millions de dollars selon Variety – le plus important de la saga. Mais il ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Après une grosse chute lors de son deuxième week-end américain (quasiment 70%), il reprend du poil de la bête.
Bien aidé par le public international, qui lui confère plus de 63% de ses recettes, il a cumulé 459,6 millions de dollars après un peu moins de 5 semaines à l’affiche. Lors de son dernier week-end, il s’accrochait encore à la cinquième place du classement malgré The Smashing Machine, Une Bataille après l’autre et le bulldozer Taylor Swift. En France, il vient de dépasser les 2 millions d’entrées après 4 semaines d’exploitation, ce qui en fait pour le moment le huitième plus gros succès de l’année, juste derrière Mission : Impossible 8.
Les bondieuseries rapportent encore
Il dépasse ainsi La Nonne et surtout fait une entrée fracassante dans le club des films d’horreur les plus riches de l’histoire. À vrai dire, le classement précis est difficile à établir. Tout dépend de ce qu’on catégorise ainsi. World War Z, ça compte ? Sorti la même année que le premier Conjuring, le blockbuster avec Brad Pitt a atteint les 540 millions de dollars. Seulement, son budget avoisinait les 200 millions de dollars ! Et Je suis une légende ? Le post-apo de Will Smith a atteint les 585, 4 millions de dollars. Budget : 150 millions.
Même en comptabilisant ce genre de superproductions hybrides, L’Heure du Jugement se hisse sans doute dans le top 10, derrière Les Dents de la mer (490 millions, grâce à plein de ressorties) et Le Sixième sens (plus de 670 millions, un exploit à l’époque). Mais il a dépassé L’Exorciste et ses 430 millions de dollars. Tout un symbole : l’élève a dépassé le maître. S’il fallait élire un roi du box-office dans la catégorie horreur, ça serait toutefois Ça, version 2017, le seul à avoir dépassé les 700 millions. Conjuring 4 peut encore battre sa suite, qui avait cumulé 473 millions.
La relève ?
Toutefois, ces comparaisons ont d’énormes limites. Il est peu judicieux de mettre en compétitions deux films à 50 ans d’intervalle. Outre la question évidente de l’inflation, la situation socio-économique du monde est radicalement différente. Ajusté à l’inflation, L’Exorciste aurait cumulé plus de 1,6 milliard de dollars. Un chiffre absurde qui ne veut plus dire grand-chose.
Ce qu’il faut retenir, c’est que Conjuring : L’Heure du Jugement est l’un des grands gagnants de l’année et que le studio (Warner Bros, via sa filiale New Line) a peu intérêt d’en faire une véritable conclusion. Des rumeurs colportées par le site Puck évoquent déjà un nouvel épisode, qu’on imagine centré sur la relève présentée dans le film…