Le premier ministre démissionnaire a reconnu «une attente» autour d’une éventuelle suspension de la réforme, tout en alertant sur le risque de «déni démographique».
Il y a une «attente», mais aussi un prix à payer. C’est, en somme, le message délivré ce mercredi par le premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu sur France 2, à propos d’une possible suspension de la réforme des retraites. Cette hypothèse avait été avancée la veille, à la surprise générale, par la ministre démissionnaire et ancienne cheffe du gouvernement, Élisabeth Borne. «Ce débat s’invitera à l’élection présidentielle. Il y a une attente», a confirmé mercredi son successeur.
Mais Sébastien Lecornu a averti qu’une telle suspension coûterait «au moins 3 milliards d’euros en 2027». Des estimations cohérentes avec celles du ministre démissionnaire de l’Économie, Roland Lescure, qui a évoqué ce matin sur France Inter «des centaines de millions d’euros en 2026, et des milliards en 2027».
Sans se prononcer explicitement, Lecornu a appelé mercredi à «trouver un chemin pour qu’un débat ait lieu», tout en alertant sur le risque de «déni démographique». «On joue la signature de la France, sa capacité à emprunter sur les marchés, si on augmente les dépenses sans compenser par des recettes», a-t-il averti.