C’est non. – La Ville de Paris adopte une ligne « zéro coliving » et annonce qu’elle refusera tout nouveau projet de ce type d’habitat collaboratif. La mairie accuse les promoteurs d’utiliser ces formules pour contourner l’encadrement des loyers
La Mairie de Paris a annoncé vouloir mettre un coup d’arrêt au développement du « coliving », des logements partagés à loyers élevés, accusés de contourner les règles sur l’encadrement des loyers. La capitale devient ainsi la première ville de France à afficher une position de « zéro coliving ».
« Il suffit de mettre trois rameurs de sport dans une salle commune pour appliquer un complément de loyer qui échappe à l’encadrement », déplore Barbara Gomes, en charge de l’encadrement des loyers à la mairie, citant des chiffres de l’Institut Paris Région (IPR). Selon elle, le coliving attire de nombreux jeunes actifs et étudiants, mais s’est développé « zone grise, entrant parfois en catégorie habitation, parfois en catégorie surface commerciale ».
Des loyers « souvent exorbitants »
Selon Ian Brossat, président du groupe communiste au Conseil de Paris, à l’origine de la mesure adoptée mercredi par l’assemblée parisienne, ce type d’habitat collaboratif, qui consiste à louer des chambres individuelles avec espaces partagés et services, permet surtout aux promoteurs de détourner la réglementation tout en affichant des loyers « souvent exorbitants ».
La délibération prévoit que la ville fera désormais connaître aux promoteurs et opérateurs privés son refus de tout nouveau projet de ce type sur son territoire, pour éviter le « développement anarchique » du modèle. Ce « refus » n’a pas de valeur contraignante, mais il enverra un signal politique fort. « Les promoteurs n’ont pas envie d(…)
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