Le ralliement annoncé lundi 6 octobre de Jean-Pierre Rivère à la liste que prépare Éric Ciotti en vue des élections municipales des 15 et 22 mars fait beaucoup parler. Florilège de réactions à l’entrée en politique de l’homme d’affaires et ex-président de l’OGC Nice.
« Marseille, Nice, Toulon… Un immense espoir se lève en Provence-Alpes-Côte d’Azur », s’est aussitôt enflammée sur X, Laure Lavalette, porte-parole des députés Rassemblement national (RN) dont Éric Ciotti est l’allié.
Député Union des droites pour la République (UDR, le parti que préside Éric Ciotti) des Alpes-Maritimes et directeur de campagne de sa liste, Bernard Chaix a, sur le même réseau social, vu dans cette recrue célèbre la confirmation d’« une alternative crédible et efficace (…). Une liste d’ouverture, centrée sur la compétence et l’addition de talents pour offrir le meilleur à notre ville de Nice. »
« L’ingratitude est une faute »
Dans une série de posts, toujours sur X, l’adjoint au maire de Nice délégué aux Sports, Pascal Condomitti a pointé, lui, « Une décision qui interroge, blesse et trahit une histoire partagée. Pendant des années, il était là. Présent à chaque rencontre, chaque moment fort autour de Christian Estrosi. Il oublie que sans (le maire), l’Allianz Riviera n’aurait jamais vu le jour. (…) L’ingratitude est une faute. La mémoire courte, un reniement. »
Chef de file des socialistes niçois, Patrick Allemand a accusé à mots voilés sur X l’ex-président de l’OGCN de complaisance vis-à-vis des supporters les plus turbulents du Gym : « On comprend mieux une certaine indulgence, voire un soutien à la BSN ces derniers temps. »
Interrogé sur les raisons qui le poussent à défier la majorité sortante, Jean-Pierre Rivère a notamment confié à Nice-Matin : « Quand je sors de mon bureau (…), j’ai presque envie de prendre un petit balai car la rue est sale. » De quoi piquer au vif l’adjoint au maire délégué à la Propreté. Pierre-Paul Léonelli (Les Républicains) a dénoncé sur X des « propos injustes (…) qui révèlent un profond dédain envers les agents de la propreté viscéralement attachés à notre cité. Comment accepter que le travail de ces hommes et de ces femmes soit ainsi remis en cause pour de minables calculs électoraux ? (…) M. Rivère ferait mieux de balayer devant sa porte ».
« Non, M. Rivère, une ville n’est pas une entreprise »
Dans le même entretien, Jean-Pierre Rivère déclarait : « Je pense qu’une ville doit être gérée comme une entreprise. » Assertion qui a fait bondir à gauche David Nakache. Dans un communiqué, le président de Tous citoyens a écrit : « Non, M. Rivère, une ville n’est pas une entreprise et ne doit être gérée comme telle. Une ville, c’est avant tout une commune, ce que nous avons en commun, et non le chacun pour soi. Une municipalité doit gérer des services publics locaux, des “communs”, comme l’éducation, la santé, l’action sociale, les transports ou le logement. Si cette gestion doit être efficiente, fonctionnelle et garante du bon usage des fonds publics, elle n’a pas pour but la recherche du profit mais celle de l’intérêt général. »
Adjoint au maire de Nice, Gaël Nofri a pour sa part soupçonné sur X le nouveau bras de droit d’Éric Ciotti d’affairisme : « Il annonce mettre son réseau économique au service du bien public mais entend mettre les biens publics au service de son réseau économique. »
Sur le même réseau, Xavier Latour, conseiller municipal de la majorité, a accusé Jean-Pierre Rivère de « lâcheté » puisque celui-ci a déclaré ne pas vouloir se voir accoler « l’étiquette RN ».