Le Rassemblement national a choisi Alexandre Dupalais, candidat UDR, pour mener la liste aux municipales. Les deux formations politiques comptent sur la séquence nationale et le changement du mode de scrutin pour regagner des sièges dans une ville qui n’a jamais vraiment réussi au parti nationaliste.

La capitale des Gaules n’a jamais été un terrain de jeu favorable au Rassemblement national. Du FN au RN, le parti de Marine Le Pen ne s’est jamais vraiment implanté entre Rhône et Saône. En témoigne sa disparition du conseil municipal lors des élections de 2020, balayé par la vague verte. Pour 2026, un accord national passé avec l’UDR d’Éric Ciotti a permis de désigner Alexandre Dupalais comme chef de file sur une liste commune.

Un trentenaire, issu des rangs des jeunes de l’UMP, qui espère profiter de l’accord entre Jean-Michel Aulas et Les Républicains pour se faire une place à droite dans le paysage politique lyonnais. Si une victoire semble improbable au vu de la sociologie de la ville, le RN souhaite surtout réinvestir une ville délaissée depuis six ans après l’échec de 2020. «Notre objectif est de remporter plusieurs sièges pour participer de nouveau à la politique locale. C’est toujours facile de caricaturer le RN quand il n’est pas dans l’assemblée, beaucoup moins face à lui», détaille Andréa Kotarac, porte-parole du RN et ancienne tête de liste du Front de gauche lors des municipales de 2014 dans le 8e arrondissement de Lyon.


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Un arrondissement dans lequel son adversaire de l’époque s’appelait Christophe Boudot, seul élu RN à Lyon entre 2014 et 2020. En retrait de la vie politique lyonnaise depuis cinq ans, ce dernier explique avoir vécu son élection comme un tremplin : «Ça m’a propulsé d’avoir un siège à Lyon. J’ai ensuite été tête de liste aux Régionales. Être au conseil municipal donne beaucoup de visibilité, un accès aux médias, à la commission des finances. On n’est pas grand-chose si on n’est pas à l’hôtel de ville». «Au niveau national, on a montré à l’assemblé que nous sommes au travail avec un vrai projet, abonde Alexandre Dupalais. Mon objectif est de gagner la mairie ou tout au moins d’avoir des élus».

Un changement de mode de scrutin favorable

Sa candidature va largement se concentrer sur les questions de sécurité et de cadre de vie. Parmi ses premières propositions : faire passer le nombre de policiers municipaux de 300 à 1000, atteindre les 5000 caméras de vidéosurveillance en ville, créer 30 commissariats municipaux de proximité, offrir trois heures de stationnement gratuit pour les clients des restaurants et magasin du centre-ville ou encore rembourser les hausses de taxe foncière du mandat précédent. «Je pense que les électeurs LR sincères ne peuvent pas se retrouver dans la candidature de Jean-Michel Aulas», explique-t-il, se présentant comme la seule alternative à droite pour capitaliser sur un vote anti-Grégory Doucet.

Le RN compte également sur l’instabilité politique nationale actuelle et le changement du mode de scrutin à Lyon, où le maire sera élu directement et non plus en fonction des résultats de chaque arrondissement, pour faire un retour à la mairie. «La séquence nationale et l’instabilité actuelle vont probablement durer longtemps. Ça va nationaliser les municipales, ce qui est bon pour le RN actuellement, comme la séquence avait été bonne pour les écologistes en 2020», analyse Agnès Marion, tête de liste RN à Lyon en 2020. Lors de l’élection européenne de 2024, Jordan Bardella avait localement recueilli 13,46% des voix. Quelques semaines plus tard, lors des législatives, ses candidats ont réalisé des scores entre 14% et 18% dans les quatre circonscriptions lyonnaises. Des résultats similaires en 2026 permettraient au RN de glaner plusieurs sièges à l’hôtel de ville. Une première depuis 1995, année où le frontiste Bruno Gollnisch avait remporté deux élus lors des municipales.