Par

Anthony Soudani

Publié le

5 avr. 2025 à 6h28

Trouver un appartement en location à Lyon est devenu une mission quasi impossible depuis le début de la crise immobilière. Cette problématique touche désormais les villes de la métropole où il devient de plus en plus difficile de se loger. Comme à Lyon, les communes périphériques font face à un afflux de demandes et les critères sont de plus en plus sélectifs.

Marie, 23 ans, cherche un appartement en location avec son copain, Guillaume. La Nîmoise, future contrôleuse de gestion de la Ville de Vénissieux, galère depuis début mars à trouver un T3 dans son budget au sud de la métropole.

« Je vais devenir folle ! » Elle a récemment poussé un coup de gueule sur Tiktok qui n’est pas passé inaperçu.

2 400 euros pour un loyer de 800 euros, pas suffisant…

« On aimerait un grand T2 ou un T3. On s’était dit maximum 800 euros de budget par mois à deux. En sachant que j’aurais un travail avec un contrat. Lui, il va être en alternance, sans contrat signé en ce moment. Mais mes revenus couvrent trois fois le loyer (2 400 euros net) et on peut avoir jusqu’à quatre garants. » Malgré cela, les agences immobilières refusent quasi systématiquement son dossier.

@mariejustt

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♬ son original – Mariee 🌼

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Marie explique qu’on leur refuse même des visites. « On nous dit qu’il y a des dossiers mieux que nous, des gens qui gagnent 4 ou 5 fois le loyer. On nous dit que c’est sûr qu’on n’aura pas l’appartement. » Elle confie à actu Lyon avoir même été au bord des larmes face à la rudesse de certaines agences. 

« J’ai cru que j’allais pleurer au téléphone »

« J’ai cru que j’allais pleurer au téléphone, ça m’a miné. Une agence immobilière m’a dit  »votre dossier n’est pas ouf », elle a senti à ma voix que ça n’allais pas… elle a essayé de me rassurer. Ils exigent beaucoup. Ils voudraient qu’on gagne 2 000 euros chacun avec deux CDI. »

Le seul appartement qu’elle a pu visiter en un mois est un 30 m2, loin de ce que le couple recherche. « On nous a dit de revoir nos exigences à la baisse. »

La situation est particulièrement tendue sur le marché locatif : la demande reste très forte, alors que le nombre de logements proposés est en net recul. C’est une conséquence directe de trois facteurs : la contraction brutale du marché de la transaction, la baisse de la construction dans le neuf, et les contraintes fiscales et réglementaires qui se durcissent pour les propriétaires.

Stéphane Fritz
Propos du président de Guy Hoquet l’Immobilier tenus fin 2024

Des appartements « pris d’assaut »

Marie a déjà prospecté à Vienne, Chasse-sur-Rhône, Saint-Fons, Saint-Genis-Laval… sans résultat. « Je ne m’attendais pas à autant de monde. Vous voyez une annonce, il faut y aller tout de suite et appeler. Il y a des appartements, trois jours après, ils ont 300 dossiers, je n’étais pas prête. »

La Nîmoise a rapidement déchanté mais ne perd pas espoir. Elle veut trouver un T3 à 800 euros. « Il y en a mais ils sont pris d’assaut », remarque-t-elle. D’un naturel optimiste, Marie va poursuivre ses recherches. Elle a jusqu’au mois de juin pour trouver la perle rare.

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