Ils débarquent à New York muni d’un visa J-1 et ils espèrent à la fois bénéficier d’une formation dans un domaine qui les intéresse et découvrir les États-Unis, mais l’expérience n’est pas toujours aussi positive qu’espéré. Car, selon une enquête du New York Times, depuis une dizaine d’années des entreprises utilisent ce programme, voué en principe aux échanges culturels, pour se procurer une main-d’œuvre à bon marché.

“Ils venaient des Philippines, d’Afrique du Sud ou du Kosovo : des dizaines de jeunes qui avaient envie de découvrir le meilleur de ce que l’Amérique peut offrir.” Des jeunes venus à New York dans le cadre d’un programme du gouvernement américain visant à favoriser les échanges culturels “et ils étaient impatients d’apprendre sur le tas chez Kurt Weiss Greenhouses”, rapporte le quotidien.

Mais l’enquête de la journaliste Amy Julia Harris à New York, auprès d’une quarantaine de titulaires du visa J-1 révèle qu’ils ont dû travailler à la chaîne toute la journée et que certains d’entre eux ont même été victimes de mauvais traitements et d’accidents du travail. Une étudiante kosovare explique :

“On ne nous traitait pas comme des êtres humains. Nous n’étions qu’une main-d’œuvre bon marché.”

Les pépinières Kurt Weiss de Long Island – leaders dans leur secteur d’activité : elles livrent des fleurs dans tout le pays – ne sont que l’une des entreprises en cause. Elles emploient chaque année jusqu’à 70 travailleurs titulaires d’un visa J-1 par an “à qui l’on a promis qu’ils allaient découvrir la culture américaine et se former à la culture des plantes”.

Payés au salaire minimum

“Les titulaires du visa avec qui j’ai parlé ont déclaré qu’ils travaillaient régulièrement de 60 à 70 heures par semaine dans la serre en saison haute, tout en étant payés au salaire minimum”, rapporte la journaliste, qui a également eu accès à des documents faisant état de nombreux accidents du travail.

Environ 300 000 jeunes entrent chaque année aux États-Unis grâce au programme de visas J-1, qui n’est pas censé être un visa de travail. Paradoxalement, l’administration Trump, très hostile à l’immigration, “adopte une approche non interventionniste à l’égard du programme J-1”, souligne Amy Julia Harris.

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